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04/07/2014

C'est quand même moi qui parlerai pendant la cérémonie (et tout le monde chialera)

... et je ne t'ai pas dit que si j'avais filé c'est parce que j'avais peur que ta scoumoune devienne contagieuse.

Maintenant, tout le monde recommence à mourir, les femmes et les enfants d'abord pour bien montrer que l'ordre des choses c'est de la merde, les filles chialent, les mecs s'allument des cigarettes et regardent ailleurs des fois qu'ils y auraient l'air plus malins, la paperasse s'amasse dans un coin prête à leur exploser à la gueule, je pousse un soupir de soulagement.

J'aimerais bien te dire que je me sens coupable, mais le seul sentiment que j'arrive à raccrocher quand je pense à toi, à tes galères et à comment tu as si bien réussi à les rendre pires qu'elles n'étaient, c'est d'être encore vivant. Et d'aimer ça.

Ce n'est pas un sentiment du cœur, c'est un sentiment des dents. C'est comme ça. Je ne suis pas sadique, j'ai le vertige. Et toi, mon vieux, tu te l'es creusée sacrément profond.

Si un jour tu remontes, il faudra que tu te rendes compte que je n'exagérais pas.

Cette ville porte malheur. Et il y est bon, le malheur, pas cher du mètre carré, doux aux lombaires que c'en est presque la forme ultime du bonheur, comme on dit par ici.

Et c'est dangereux pour la poésie. C'est toujours moins de raisons de mettre un réveil à six heures du mat et d'aller au clavier, voilà ce que je trouve à dire d'intelligent un jour comme aujourd'hui.

Je le savais. J'aurais pu te le dire. Mais le malheur t'allait si bien.

Comme quand on avait quinze ans, qu'on pensait que c'était l'attitude la plus classe du monde, qu'on apprenait la guitare rien que pour trouver un débouché à nos plus belles éjaculations, et que l'amour de l'art venait de guerre lasse.

 

 

01/07/2014

Un baquet plein de poèmes

Si on me foutait dans une boîte avec tous mes poèmes, là tout de suite, qu'on clouait ça, qu'on jetait une pelletée de terre dessus et qu'on allait boire un coup, qu'est-ce qu'il en resterait ?

Un baquet de poèmes ? Une boîte à poème ? Un corps avec un témoignage de milliers d'instants parfaitement immangeables pour des vers qui ne savent pas lire ? Un reader's digest pour anges qui s'emmerdent ? Un sachet fraîcheur pour nécrophiles pointilleux ?

Est-ce que ça s'enflammerait aux feux follets ? Est-ce que ça matelasserait la Terre ? Est-ce que ça tiendrait chaud ? Est-ce que ça ferait de la musique ? Est-ce que ça ferait danser les macchabées décharnés ? Est-ce que ça produirait des gaz à faire rougir les cuisses des jeunes filles qui passent en minijupe devant le cimetière ? Est-ce que ça ferait tout éclater au premier pet d'asticot ?

Est-ce que ça tempèrerait l'impression de gâchis qui grignote jour et nuit le Grand Machin Universel Infiniment Balèze et Infiniment Bon depuis qu'il a commencé sa dépression ?

Il y a des jours où il ne faut pas trop réfléchir pour se mettre à bosser...

 

26/06/2014

Pour en finir avec sa mère la pute l'astre solaire

T'as pas tort Heptanes, mais le soleil c'est mon ennemi personnel depuis des lustres.

D'abord, il y a la dignité, merde. J'ai jamais demandé à me transformer en gros marsouin en slip échoué sur le canapé et incapable de se secouer — et ce, même devant ma femme et mon gosse, alors que pour l'une je suis censé être un mélange de James Dean et de Jim Morrison, et pour l'autre un mélange de Superman et de Bernard Lavilliers.

Paie ton mystère par temps de canicule.

Notre contentieux est déjà ancien. Je peux essayer de me consoler en me répétant un mantra, genre :

N'est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ?

Mais je ne suis pas sûr que la poésie soit assez puissante pour conjurer cette putain de saison à touristes et à aisselles moites.

Le soleil... Tu parles...

Regarde un peu ce qu'il a trouvé, ce coup-ci, cet enculé : il a déposé un préavis de grève pour ce week-end. Du coup, la belle expo-lecture à laquelle Gilles Maignaud avait eu la gentillesse de me convier, est annulée !

Je suis le premier à reconnaître le droit de grève. J'ai été pris en otage par la SNCF il y a peu de temps. Bon, ils ont fini par me relâcher, vu que personne ne voulait payer ma rançon.

Mais là, quand même, il y a de l'abus !