27/01/2014
Lendemain de lecture
il y a les courbatures
il y a le mal de tête
il y a le tapis de feuilles froissées sur la table du salon
et je vais me tordre sous le robinet pour ne pas avoir à laver un verre
qu'est-ce que tu dirais si j'ajoutais
que je n'ai pas dormi de la nuit
JUSTEMENT parce que tout était féérique
que l'énergie semblait inépuisable
et qu'elle circulait entre nous tous comme si
elle avait passé toutes ses vacances dans nos poumons
depuis l'âge de cinq ans
qu'est-ce que tu dirais si je te secouais
que je te sortais de ton rêve de Brad Pitt et de la plage déserte
pour te raconter encore une fois
que je panique
que ce pouvait très bien être la dernière
que je n'ai plus la moindre idée sur rien
que je n'ai plus de mélodie en stock
mon boulot consiste principalement
à me cogner la tête à un mur plusieurs fois par semaine
à savoir que c'est impossible
et à y aller quand même
pourtant
il doit y avoir quelques compensations
la preuve
je suis encore vivant pour en parler
17:17 Publié dans Gueules de bois, Gueuloir | Lien permanent | Commentaires (0)
18/01/2014
Trois ou quatre fois par an
(Chère Inspiration,
déesse de mes deux balles,
courant d'air,
je ne crois toujours pas en toi.
Je ne veux pas croire en toi.
Je ne veux croire qu'au réveil, moi.
A la sueur — tant le litre
à TVA réduite —
aux clopes et au café.
Ça, c'est des dieux tactiles.
Ça, c'est des dieux utiles.
Mais j'ai beau m'y remettre, bosser,
trois, quatre fois par an, ça retombe.
Et me voilà con.
Comme un signe bègue.
Un bébé ouistiti sans ses cordes vocales.
Ou un rital manchot.
Bref, j'y arrive pas.
Aussi,
machin en stuc,
tu vas te ramener,
que je t'oublie un peu.
Que je ne croie plus en toi.
A nouveau.
Je ne plaisante pas, mumuse en toc,
je t'ai à l'oeil.
Rends-moi mon athéisme,
et on restera potes.)
10:28 Publié dans Gueules de bois | Tags : muse, inspiration, athéisme | Lien permanent | Commentaires (0)
11/01/2014
Un climat social à la sauce Nantua (III)
J'ai beau essayer de lui faire admettre qu'il y a d'autres solutions
le type — le même que l'autre jour — tient absolument à ce qu'on crève tous
là, maintenant, ici.
OK, je me dis
mais c'est pas parce que j'ai des opinions politiques
que je vais devenir sectaire
OK, OK.
Le type saute d'un pied sur l'autre
il a une ceinture de dynamite autour de la taille
mais pas de briquet.
Allons, je me dis
Je ne vais quand même pas refuser du feu à quelqu'un
pour une raison aussi futile
18:06 Publié dans Gueules de bois | Tags : dynamite, sauce nantua, différend, divergence d'opinions | Lien permanent | Commentaires (0)