06/04/2020
Sinon :
Lundi, balade.
Rien.
C'est
plutôt cool pour l'instant.
*
Tout ce que j'aurais à dire en attendant
c'est qu'il y a
à peu près autant de bagnoles qui circulent en ce moment
que dans mes rêves érotiques
les plus fougueux.
*
J'imagine les banques
dans un monde où tout le monde porte un masque :
le type fait irruption
CECI EST UN HOLD-UP !
il est visage nu
et menace le personnel
avec sa salive.
*
Sinon :
les églises quant à elles sont ouvertes
je ne sais vraiment pas quoi faire
de cette information.
17:59 Publié dans fins de séries, Gueules de bois | Lien permanent | Commentaires (0)
21/05/2019
Lecture à l'ENS mercredi 29 mai avec Fabien Drouet et Fanny Riou
La Scène Poétique
cycle de poésie parlée
mercredi 29 mai 2019
Salle Kantor de l’ENS Lyon
15 parvis Descartes, sur l’avenue Jean Jaures (en face du 249)
métro Debourg
18h30
*
Grégoire Damon
Fanny Riou
Grégoire Damon, né en 1985 à Saint-Etienne, émigre à Lyon en 2003. A exploré les possibilités du monde moderne comme étudiant, chanteur de rock, plongeur, déménageur, employé de restauration rapide, compteur d’usager de TER, bibliothécaire, sosie de Raymond Poulidor, et d’autres métiers passionnants et salissants. Premier roman en 2007. Découvre que la poésie bat encore vers 2010, se forme à la lecture-performance avec le Syndicat des poètes qui vont mourir un jour, publie en revue. Premiers recueils. Deuxièmes recueils. Troisièmes recueils. A la joie de publier des textes notamment dans les revues Ouste, BoXon, Nouveaux délits, Foutou’art, 21 minutes, tout en continuant à se former à la lecture-performance tout terrain seul ou avec le contrebassiste Paco Girerd. Ce qui lui permet de découvrir des villes aussi passionnantes que Nantes, Périgueux ou Chaponost, la vie est belle. Entre-temps co-fonde en 2016 la revue en ligne REALPOETIK avec Sammy Sapin pour vérifier que même la critique peut être rock’n’roll.
Publications :
La Rue de la soif, roman, ArHsens Éditions, 2007.
Mon Vrai boulot, Le Pédalo ivre, 2013.
La Danse de Saint-Gilles suivi de Minera, Polder, 2013 (préface de Thomas Vinau).
D'Origine, Le Pédalo ivre, 2014.
99 noms d'un seul truc, Gros Textes, 2015.
De Gras et de nerf, Le Pédalo ivre, 2017.
Fast-food, roman, Buchet-Chastel, « Qui Vive », 2018.
Fabien Drouet a trouvé en l'écriture et la lecture de formes courtes un médium vital d'impressions et d'expression. Alors il écrit, vit, et lit parfois à voix haute ses poèmes, accompagné (parfois) de sa guitare et de sa basse.
Publié dans des revues de poésie et de nouvelles (Chats de Mars, Traction-Brabant, Realpoetik, Métèque, L'Ampoule, FPM, dans l'anthologie de la maison de la poésie
de la Drôme, traduit en espagnol dans la revue mexicaine la Piraña et dans la revue Fracas...), il a édité son premier recueil, Vive l'hôpital public, en 2017, et fumé sa première cigarette à 14 ans devant le collège Olivier de Serres à Meyzieu.
Anime deux revues de poésie :
la Terrasse et 21 minutes, journal gratuit de poésie au sens large.
Compte bien mélanger sa parole à celles de Fanny Riou et Grégoire Damon le 29 mai. Faire un truc à trois, et en public.
Vient de paraître :
Ce qui tombe, 2019, éditions Gros Textes, coécrit avec Cati Roman et illustré par Ursula Caruel.
Fanny Riou aka Farhann Nawak... Chorégraphe, sociologue, danseuse, d'origine hip hop mais pas que. Compagnie Ehwè.
Auteure : entre l'intime et le politique, mais l'avant tout ludique. Se joue des mots comme des digues, des rives dingues qui nous enserrent. Entre tension et attention...
Comment dire ? C'est quoi ton style ? Poétique. Mais encore ?
Genre ces quelques titres en vrac si jamais ?
« Plaît-il ? Dis. Quoi de neuf ? Ya pas. Dis. Les gens pour exister... Absurde. Beurk. Altère.
J'veux pas être tirée à quatre épingles, étendue la tête en bas comme un sweat à capuche sur une corde à linge. Ya pas. Altère.
Quelque chose tremble.
Ya pas, j'veux faire histoire, tracé, faire tâche et m'en imprégner. »
Publication : Revue Gros Textes n° 45
Lectures performées « plaît-il » en tous lieux, tout terrains :
- NTH8, poésie underground, Lyon, Mai 2016
- Bar l'Atmosphère, Lyon, Juin 2018
- Cabaret Poétique, le Périscope, Lyon, Novembre 2018
- Au 46, Les Sarrazineurs, (ateliers artistiques collaboratifs), Lyon Novembre 2018
- Lieues, soutien aux migrants Syriens, Lyon, décembre 2018
Fanny Riou, “mon ambiance” :
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20:53 Publié dans Gueules de bois | Tags : ens, salle kantor, lecture de poésies, fabien drouet, fanny riou, patrick dubost | Lien permanent | Commentaires (0)
03/07/2018
Tentative de poème du 3 juillet
sinon le principal : en tout parent d'élève sommeille un fasciste, dit-il.
"Maintenant il conduisait, cette valise sur le siège arrière, dangereusement près de Marcia. Comme un putain de jeune père fou de joie qui fait des aller-retours entre l'hôpital et la maison parce qu'on a toujours oublié quelque chose." (p.233)
- Les travaux sur la Grande rue de la Guillotière étaient là avant nous, fils. Ils seront là après nous.
- Comme les fougères ? Comme les volcans ?
- Comme les fougères. Comme les volcans.
Lui, c'est un artiste. Il a la chemise qui ne transpire pas et il est encore beau. Là il cause et c'est le gars le plus charmant du monde mais dans une heure Uber, puis ce soir il sera dans un train entre Nantes et Brive-la-Gaillarde, puis ce soir il sera dans un train entre Mande et Caen, puis ce soir il sera dans un train entre La Roque d'Anthéron et Clermont-ferrand, il a trois soir le même soir eh oui c'est un artiste, d'ailleurs sa vie c'est tout le temps du soir.
"La vibration de la carlingue s'arrêta soudain, les portes claquèrent, un mélange d'odeurs de feuilles et d'humus envahit Mathieu." (p.90)
Et sinon ? Et sinon en ce moment j'apprends le rap. Avec un professeur agréé.
"Coté piste, les pilotes, dont certains s'inquiétaient du manque d'opportunités de déplacements, ont été "plaisamment surpris", à l'instar de Daniel Ricciardo, qui s'est livré à un beau duel pour la 3è place avec Kimi Räikkönen." ("Le Progrès", 26 juin 2018)
Je la comprends pas mais je la trouve bien bonne, dit-il.
Des mecs qui défouraillent comme ça un soir de fête patronale y en a plein les régions. Des types qui concrétisent au fusil de chasse des décennies de projets inaboutis, d'huissiers, de timbres fiscaux, d'agent de recouvrement John Deere, d'accusés de réception, de juges des familles, de couchers de soleil qu'on regarde en mâchonnant du papier jaune dans l'odeur du soufre qu'ils viennent d'épandre plus bas, des femmes qui étouffent les enfants, comme ça, un jour où les cuivres étaient faits, en chantonnant, des Indiens qui empruntent une caisse et qui carambolent le barrage de la gendarmerie tout le poids sur le pied droit, des cocus multirécidivés qui mettent leur casquette de chasse et vont faire un doublé dans un hôtel deux étoiles, y en a tous les jours, c'est imprimé, c'est à la page 23 après la Bourse et les mots croisés, je vois pas ce que vous y trouvez d'extraordinaire.
"Le capétan Michel lui désigna un tabouret bas, en face de lui." (Nikos Kazantzakis)
Tu as compris : c'est la campagne. Ou pas tout à fait la campagne. Disons que c'est cinq mille ploucs cernés par les vergers et les prés à chèvres. Sans histoire et sans spécialités culinaires. Leur vie : leur bagnole. Des vrais mecs : une main pour le barbecue, une pour le rosé. Maintenant ils travaillent à l'agence Axa, ils vendent des piscines à la sortie de l'autoroute. J'aimerais faire un western, j'ai dit. Remets-nous un jaune, Samantha. À part ça ça va, le petit a eu la rubéole, la grande s'est fait une élongation la la gym. Le nouveau canapé est arrivé.
"Il jetait des coups d'oeil à des thuyas ridicules qui crevaient de soif, se demandait s'il ne faudrait pas aiguiser la lame, désirait une bière fraîche, sentait ses couilles mollement balloter dans le régulier cahotement de la machine." (Aurélien Delsaux)
Une tuile n'arrive jamais seule : il paraît qu'ils vont abaisser l'âge maximum pour s'engager dans la Légion étrangère.
(Non Philippe. Si Nana Mouskouri avait été ta mère, tu n'aurais pas eu de mère. Nana Mouskouri aurait été surtout en tournée.)
Et après le western, on est d'accord, la biographie d'un bluesman de l'Auvergne profonde. Je sais où me rancarder. J'ai déjà prévu les cubis.
JE VAIS CHANGER LA FACE DU GLAMOUR À TOUT JAMAIS !!!!
"Dès quinze heures, le programme s'enchaînait : les gosses de l'école Jules Nadi déguisés en arbres et en renards pour des révérences à un parterre de caméscopes sur du Camille Saint-Saëns. Démonstration du club d'aïkido et de krav maga, chorale de chants traditionnels et révolutionnaires des retraités, spectacle de jonglage du club de cirque, pot de lancement, présentation des associations ayant leur siège à la MJC et du comité des fêtes, présidé par Caro. Puis, l'heure où Malocques sentaient l'anis." (p.199)
Malocques, c'est la ville. Les passages en italiques suivis d'un numéro de page c'est le Gros Truc en Prose, dit-il. Le Travail En Cours. Pour le reste, on va se détendre, on va profiter, on va boire un coup, à un moment il faut faire confiance aux services de la mairie.
10:27 Publié dans Bouts de peau, Gros Truc en Prose (GTP), Gueules de bois | Tags : malocques, delsaux, kazantzakis, provinciales | Lien permanent | Commentaires (0)