03/05/2014
Variation sur un thème connu
Pas la peine d'essayer d'y couper. Il va falloir retourner au boulot, tout reprendre à zéro, comme au CP, et brûler des tonnes de cierges en espérant que ça y sera, encore une fois.
Ce n'est pas évident. Ce n'est pas facile. Rien n'est acquis. La cafetière crachote, le soleil te brûle les yeux et tu te demandes où tu as foutu le collyre.
Et personne ne te demande de faire ça. Il n'y a pas de raison. Tu pourrais te payer de belles vacances à enchaîner les séries sur le canapé. Mais non, toi, tu te crois au-dessus de ça, et rien que l'idée d'un jour sans souiller de papier de colle des sueurs froides.
Mais ce n'est pas facile. Ça n'a rien d'évident. Et parfois seule l'idée qu'à l'aune des planètes de l'âge du soleil du big crunch et de toutes ces sortes de choses tu aies exactement la même importance que Jésus, Bouddha, Dante, Marc Lévy et Lady Gaga est capable de te maintenir à ta table.
...
La question de savoir si c'est la conscience professionnelle ou une simple névrose, vraiment, c'est du luxe à ton époque et dans ta position.
15:18 Publié dans Bouts de peau, Gueules de bois | Tags : boulot, s'y remettre, mater des séries, conjonctivite, collyre, cierg | Lien permanent | Commentaires (0)
24/04/2014
Trop-plein II
Tu veux savoir comment c'est la vie quotidienne à Thèbes ?
C'est comme ici.
Il y a de la vaisselle sale, deux biberons qui dépassent, et ça, tu sais que tu ne pourras pas y couper. Il y a les moutons qui paissent sous le lit et encore trois meubles à monter et ce sera pour dimanche prochain. Personne n'a eu envie de faire les courses, mais de toute façon personne n'a envie de se coller à la cuisine. Je t'aime. Moi aussi. Mois aussi. N'oublie pas que je suis là pour...
Et il y a l'insomnie. Des femmes des livres des portes des gares. Tout est soûl sauf toi mais c'est tant mieux, c'est toi qui ramèneras l'ensemble dans sa boîte en fin de soirée, pour que ça ne se tape pas devant la porte du bar, que ça ne fasse pas chier les voisins.
Un messager arrive, il dit que c'est une boucherie. Qu'untel a tué son père couché avec sa mère et qu'on en a pour des siècles à subventionner des poètes pour sauver au moins les apparences.
20:49 Publié dans Gueules de bois | Tags : thèbes, tragédie, oedipe, fin de semaine, vaisselle qui s'accumule, et la bouffe alors ? | Lien permanent | Commentaires (3)
22/04/2014
Trop-plein
J'ai des obscurités de CV et des ambigüités contractuelles... En quantité, si vous saviez. J'ai des retards de sommeil et des friches industrielles plein l'ordinateur... J'ai des chauve-souris, des comptables et des labyrinthes... Des lectures en suspends et des bibliothèques à jamais en deuil par défaut de confection d'espèce... C'est toujours moi qui frise la banqueroute mais qui finis le mois à un euro de l'interdit bancaire.
Mais je m'en sors vivant, toujours. Tellement que ça n'en est pas juste. Que c'en est trop banal. Pas à la hauteur du concours de tragédies qui m'explose dans la tête tous les vendredis saints.
Faudrait ne pas avoir mal au ventre, faudrait pas sentir son humanité en odeurs d'aisselles dans le métro. Mais comme vous savez, on fait aller.
20:19 Publié dans Gueules de bois | Tags : cv, contrats, banqueroutes, découverts autorisés, vivant toujours | Lien permanent | Commentaires (0)