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04/07/2014

C'est quand même moi qui parlerai pendant la cérémonie (et tout le monde chialera)

... et je ne t'ai pas dit que si j'avais filé c'est parce que j'avais peur que ta scoumoune devienne contagieuse.

Maintenant, tout le monde recommence à mourir, les femmes et les enfants d'abord pour bien montrer que l'ordre des choses c'est de la merde, les filles chialent, les mecs s'allument des cigarettes et regardent ailleurs des fois qu'ils y auraient l'air plus malins, la paperasse s'amasse dans un coin prête à leur exploser à la gueule, je pousse un soupir de soulagement.

J'aimerais bien te dire que je me sens coupable, mais le seul sentiment que j'arrive à raccrocher quand je pense à toi, à tes galères et à comment tu as si bien réussi à les rendre pires qu'elles n'étaient, c'est d'être encore vivant. Et d'aimer ça.

Ce n'est pas un sentiment du cœur, c'est un sentiment des dents. C'est comme ça. Je ne suis pas sadique, j'ai le vertige. Et toi, mon vieux, tu te l'es creusée sacrément profond.

Si un jour tu remontes, il faudra que tu te rendes compte que je n'exagérais pas.

Cette ville porte malheur. Et il y est bon, le malheur, pas cher du mètre carré, doux aux lombaires que c'en est presque la forme ultime du bonheur, comme on dit par ici.

Et c'est dangereux pour la poésie. C'est toujours moins de raisons de mettre un réveil à six heures du mat et d'aller au clavier, voilà ce que je trouve à dire d'intelligent un jour comme aujourd'hui.

Je le savais. J'aurais pu te le dire. Mais le malheur t'allait si bien.

Comme quand on avait quinze ans, qu'on pensait que c'était l'attitude la plus classe du monde, qu'on apprenait la guitare rien que pour trouver un débouché à nos plus belles éjaculations, et que l'amour de l'art venait de guerre lasse.