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11/06/2013

Marins à terre

elle était pas très grosse

mais elle était gratuite

elle était pas très belle

mais elle était toute nue

elle était plus toute jeune non plus

mais on pouvait causer

elle était pas très forte

mais il y avait la quantité

 

d'où j'étais

ça avait l'air 

d'un étui à violon

 

après

plus sûr de rien

ça avait à voir avec Macao

et avec des vents qui ne soufflent pas de ce côté-ci du monde


chante danse souque 

on dormira demain matin

 

tesson dans la plante du pied au réveil

écho d'une bonne engueulade

les plaies aiment bien l'ouvrir à tort et à travers

vois sur la table de nuit s'il reste un fond de rhum


il y en a qui appellent ça la vie

d'autre

la guerre

 

mais quand même

à la dernière perm

on s'est bien marrés


06/06/2013

Abdo-fessiers

 

hans.jpg


ça ne vaut pas un détour pas un voyage

ça fait longtemps que tu le sais 

qu'ici et là-bas quelles que soient les latitudes

et l'alcool de riz de bananier de testicules de Yack

c'est toujours le même homme et la même gueule de bois lancinante


pourtant il faut 

perdre cette bidoche

pourtant il faut 

reprendre la respiration à zéro

tuer le réflexe

et répéter les gestes

la vie

ce n'est qu'un sport parmi d'autres 

pour l'activité du mercredi


tu le sais

tu le sais


seulement il fait

tellement moche

que tu as envie de demander pardon

de ne pas t'être engagé dans la marine

quand il était encore temps 

d'avoir 17 ans


28/05/2013

Poème d'amour (deuxième tentative)

et maintenant ma connerie t'es acquise pour la nuit

je te mettrai mes chiens noirs et mes ancêtres cosmopolites

je te l'ouvrirai bien grand

ton insoupçonné

je te ferai l'indicible et l'incréé

par-devant

par-derrière la conscience 


secoue mes idiosycrasies

enfonce bien ton ton doigt entre mes contradictions

avale ma poétique


langue hystérique à toutes les dimensions du verbe

riens qui se câbrent en cadence

cette nuit ne nous laissera pas indemnes