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22/10/2013

Fin de séries VII - Parachutes

 fin de séries,parachute,carte postale,serial killers

 

aujourd'hui est le 216 ème anniversaire du premier saut

c'est papa Gougueul qui l'a dit 

go il a ajouté

go

go 

go

on y va poussez pas on y va 

je vois les jambes du type devant moi je vois ses mains qui s'accrochent à la carlingue et puis 

plus rien

une putain de carte postale

pleine page patchwork champs chatoyants fermes fumantes

n'ayez crainte

on vous dira comment c'était en bas

quels serial killers ont terminé leur trajectoire

quelle campagne électorale a fini dans les marais

quelle voiture de police a embarqué quelle communauté vers quelle piste d'atterrissage 

n'ayez crainte

nous dirons tout

comme toujours

nous gueulerons

et vous 

si vous aviez l'idée bizarre de tendre l'oreille

vous saurez où nous trouver 

nous serons en bas 

comme toujours

à recompter nos bras et nos jambes 

comme toujours


11/10/2013

Seedy

 

Seedy, portoricains, salsa, maïs grillé, craps, the vulture, le vautour, gil Scot-Heron


Tu m'as rien dit, Seedy. Tu aurais dû le faire. Je n'ai pas cru à ton cirque. Te faire passer comme ça pour le super-caïd, un peu veule, un peu sournois, prêt à laisser tes femmes et tes enfants partir en préférant ton business de poudre...

Je sais que ce n'était pas pareil, alors — ça se passait entre les pages du bouquin que j'avais sur les genoux, mais ce n'est pas une raison — les Portoricains sont connus pour leur sens de la famille, ou non ?

Un peu veule, un peu sournois, un peu bête aussi. Du genre à te faire buter trop facilement. 

Tu sais, je n'y ai jamais cru. 

Tous les autres avaient un coeur. Tous les choses avaient quelque chose à perdre, en-dehors du fric et de la face — et tous les autres avaient une raison de haïr quelqu'un. Mais alors de haïr vraiment — c'est-à-dire passionnément, avec attention, le contraire du mépris.

Tu me diras que tout ça c'est des mots. Que forcément, tu étais le seul Portoricain, que c'était un roman de Négros. Mais Seedy, la lâcheté, la veulerie, la bêtise, l'appât du gain, ce sont des mots aussi. Et je ne peux pas te réduire à ça, ni à la salsa qui filtre de toute les portes de votre quartier, à la tombée du jour. Ni aux parties de craps ni au maïs grillé. 

Il y a forcément quelque chose qui résiste. Qui ne peut se réduire aux mots, à la salsa, ni au maïs grillé. 

C'est la douleur. 

Et la capacité de chacun à se sentir comme une petite merde dans un monde où TOUS LES AUTRES ont compris quelque chose mais on ne sait pas quoi.

C'est peut-être la définition de la sainteté. Ou de la dernière abjection avant l'animalité. Ou des samedis soir de déprime, tout simplement.

Alors, non, je ne t'ai pas cru, Seedy.


Texte inspiré par la lecture du roman de Gil Scot-Heron, The Vulture, 1970.

04/10/2013

Fin de série V

(JE, un an plus tard) :


JE

parle toujours tout seul en pleine rue

JE 

a des visions un peu plus sanglantes que la dernière fois

JE 

vit dans un enfer pavé de cette actrice connue

JE

marche et essaie de forcer la rêverie

mais JE

s'aperçoit qu'il grossit encore

et JE

vient d'apprendre que le papier protège du froid mais pas des chiures de pigeon

...

première constatation :

JE

est toujours vivant 

...

La dame du recensement de l'INSEE : - ... donc, à "identité", je mets "fluctuante" ?

Grégoire : - C'est ça...

LDDRDLI : - Et à "profession" ?

G : - Heu... Poète. (Pause) Sauf si ça fait trop...

LDDRDLI : Mais pas du tout ! J'adore Yves Bonnefoy !

G (à part) : Gosh !...

...

une manifestation de l'Esprit quand même :

entré dans une sanisette

visé bien droit

marché sur une seringue

 

ex voto au loa de mes semelles

d'être aussi épais