28/10/2013
Jour après jour
une enclume
un poème
une enclume
un poème
une enclume
un poème
une enclume
un poème
une enclume
un poème
...
ça marche très bien comme ça
pourquoi voudriez-vous
que ça s'arrête
?
08:33 Publié dans Bouts de peau | Tags : vie quotidienne, enclume, poème | Lien permanent | Commentaires (0)
22/10/2013
Fin de séries VII - Parachutes
aujourd'hui est le 216 ème anniversaire du premier saut
c'est papa Gougueul qui l'a dit
go il a ajouté
go
go
go
on y va poussez pas on y va
je vois les jambes du type devant moi je vois ses mains qui s'accrochent à la carlingue et puis
plus rien
une putain de carte postale
pleine page patchwork champs chatoyants fermes fumantes
n'ayez crainte
on vous dira comment c'était en bas
quels serial killers ont terminé leur trajectoire
quelle campagne électorale a fini dans les marais
quelle voiture de police a embarqué quelle communauté vers quelle piste d'atterrissage
n'ayez crainte
nous dirons tout
comme toujours
nous gueulerons
et vous
si vous aviez l'idée bizarre de tendre l'oreille
vous saurez où nous trouver
nous serons en bas
comme toujours
à recompter nos bras et nos jambes
comme toujours
08:15 Publié dans Bouts de peau | Tags : fin de séries, parachute, carte postale, serial killers | Lien permanent | Commentaires (0)
11/10/2013
Seedy
Tu m'as rien dit, Seedy. Tu aurais dû le faire. Je n'ai pas cru à ton cirque. Te faire passer comme ça pour le super-caïd, un peu veule, un peu sournois, prêt à laisser tes femmes et tes enfants partir en préférant ton business de poudre...
Je sais que ce n'était pas pareil, alors — ça se passait entre les pages du bouquin que j'avais sur les genoux, mais ce n'est pas une raison — les Portoricains sont connus pour leur sens de la famille, ou non ?
Un peu veule, un peu sournois, un peu bête aussi. Du genre à te faire buter trop facilement.
Tu sais, je n'y ai jamais cru.
Tous les autres avaient un coeur. Tous les choses avaient quelque chose à perdre, en-dehors du fric et de la face — et tous les autres avaient une raison de haïr quelqu'un. Mais alors de haïr vraiment — c'est-à-dire passionnément, avec attention, le contraire du mépris.
Tu me diras que tout ça c'est des mots. Que forcément, tu étais le seul Portoricain, que c'était un roman de Négros. Mais Seedy, la lâcheté, la veulerie, la bêtise, l'appât du gain, ce sont des mots aussi. Et je ne peux pas te réduire à ça, ni à la salsa qui filtre de toute les portes de votre quartier, à la tombée du jour. Ni aux parties de craps ni au maïs grillé.
Il y a forcément quelque chose qui résiste. Qui ne peut se réduire aux mots, à la salsa, ni au maïs grillé.
C'est la douleur.
Et la capacité de chacun à se sentir comme une petite merde dans un monde où TOUS LES AUTRES ont compris quelque chose mais on ne sait pas quoi.
C'est peut-être la définition de la sainteté. Ou de la dernière abjection avant l'animalité. Ou des samedis soir de déprime, tout simplement.
Alors, non, je ne t'ai pas cru, Seedy.
Texte inspiré par la lecture du roman de Gil Scot-Heron, The Vulture, 1970.
07:15 Publié dans Bouts de peau | Tags : seedy, portoricains, salsa, maïs grillé, craps, the vulture, le vautour, gil scot-heron | Lien permanent | Commentaires (0)