30/01/2014
Pour en finir avec un débat sur la place de l'âme et du coeur en poésie
amour — infarctus
enthousiasme — dépression nerveuse
vous devriez faire une demi-heure de marche par jour
doutes sur les fins dernières — anxiolytiques
pressant pressentiment — hypertension
combien avez-vous dit que vous fumiez déjà
allons docteur
faites pas l'enfant
ce n'est qu'un tisonnier
ce n'est jamais qu'un
mauvais moment à passer
et rappelez-vous
ça ne fait pas mal
je vous dis que ça ne fait pas mal
16:47 Publié dans Bouts de peau | Tags : âme, coeur, dépression, infarctus, docteur, anxiolytiques, hypertension, cholestérol, tisonnier | Lien permanent | Commentaires (0)
21/01/2014
Et ça continue...
D'abord, j'ai une pelle.
Alors je creuse.
Je creuse à pic sans plan défini.
Sauf enlever de la terre.
Quand je tombe sur une canalisation, des fois je remonte, et je creuse ailleurs.
D'autres fois, je sors le marteau-piqueur, et alors ça mouille.
Et puis quand j'ai le temps, je fais des notes préparatoires.
Et puis je me remets à creuser.
Il arrive que des personnes se mettent au bord du trou et me regardent creuser un moment.
Des personnes extraordinaires.
Ils publient mes notes préparatoires.
Avec la terre des fois.
Je leur suis très reconnaissant.
Et un peu confus.
Mais un jour, j'arriverai au fond de quelque chose,
et alors,
j'écrirai,
vraiment.
10:24 Publié dans Bouts de peau | Tags : pelle, chercheurs d'or, creuser, trou, notes préparatoires | Lien permanent | Commentaires (0)
06/01/2014
Du ciel, des champs
à F. G.
dans mon souvenir du ciel
il y a une nationale qui avance droit devant
un platane tous le dix mètres
des couronnes de motards morts
des machines agricoles
des monticules bâchés de plastique avec des pneus pour tenir l'ensemble
des bornes kilométriques
des bornes kilométriques
mais pas d'homme
dans mon souvenir du ciel
ce qui comptait c'était de ne pas regarder le ciel
de gris à rose via une fiole d'orangé dans la gueule
un avion et sa déjection solide
une buse punaisée là-haut et des fous en parapente
tout
et tout ce qui nous chie dessus aussi
sauf le ciel
dans mon souvenir
on ne pouvait même plus écrire CIEL
et je t'en ai voulu pour les nuages
les chiens crevés les hérissons les lapins en bouillie on les voyait bien
mais ceux de là-haut surtout pas
tout ça
c'était du néant
le même signe particulier que moi ça ne s'invente pas
pas de panique on avalerait ça en quelques heures
ce ne serait que l'affaire d'un petit trajet de bagnole
c'est ce que promettait papa
et on y croyait
avec une ferveur à retenir notre respiration jusqu'à ce qu'on aperçoive les tours et les feux rouges
en attendant tout puait l'essence et la bouse de vache
et c'était ça la vie
pourtant je ne veux pas croire que nos parents nous détestaient à ce point
alors oui je t'en ai voulu pour ton ciel et tes nuages
mais après j'ai réfléchi
ce n'était peut-être pas le ciel
c'était peut-être mon torticolis
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A part ça ?
Fabienne Swiatly évoque Mon Vrai boulot sur le site remue.net, avec en prime une interview de Fred Houdaer sur la naissance de la collection poésie du Pédalo Ivre.
15:45 Publié dans Bouts de peau, Revues | Tags : ciel, nuages, nationale, motards morts, swiatly, pédalo ivre, mon vrai boulot | Lien permanent | Commentaires (0)