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21/01/2014

Et ça continue...

 Pelle.jpg

 

D'abord, j'ai une pelle.

Alors je creuse.

Je creuse à pic sans plan défini.

Sauf enlever de la terre.

Quand je tombe sur une canalisation, des fois je remonte, et je creuse ailleurs.

D'autres fois, je sors le marteau-piqueur, et alors ça mouille.

Et puis quand j'ai le temps, je fais des notes préparatoires.

Et puis je me remets à creuser.

Il arrive que des personnes se mettent au bord du trou et me regardent creuser un moment.

Des personnes extraordinaires.

Ils publient mes notes préparatoires.

Avec la terre des fois.

Je leur suis très reconnaissant.

Et un peu confus.

Mais un jour, j'arriverai au fond de quelque chose,

et alors,

j'écrirai,

vraiment.

 

06/01/2014

Du ciel, des champs

à F. G.


dans mon souvenir du ciel

il y a une nationale qui avance droit devant

un platane tous le dix mètres

des couronnes de motards morts 

des machines agricoles

des monticules bâchés de plastique avec des pneus pour tenir l'ensemble


des bornes kilométriques

des bornes kilométriques

mais pas d'homme


dans mon souvenir du ciel

ce qui comptait c'était de ne pas regarder le ciel

de gris à rose via une fiole d'orangé dans la gueule

un avion et sa déjection solide

une buse punaisée là-haut et des fous en parapente

tout 

et tout ce qui nous chie dessus aussi

sauf le ciel


dans mon souvenir

on ne pouvait même plus écrire CIEL

et je t'en ai voulu pour les nuages

les chiens crevés les hérissons les lapins en bouillie on les voyait bien

mais ceux de là-haut surtout pas

tout ça

c'était du néant

le même signe particulier que moi ça ne s'invente pas


pas de panique on avalerait ça en quelques heures

ce ne serait que l'affaire d'un petit trajet de bagnole

c'est ce que promettait papa

et on y croyait 

avec une ferveur à retenir notre respiration jusqu'à ce qu'on aperçoive les tours et les feux rouges

 

en attendant tout puait l'essence et la bouse de vache

et c'était ça la vie

pourtant je ne veux pas croire que nos parents nous détestaient à ce point


alors oui je t'en ai voulu pour ton ciel et tes nuages

mais après j'ai réfléchi

ce n'était peut-être pas le ciel

c'était peut-être mon torticolis

 

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A part ça ?

Fabienne Swiatly évoque Mon Vrai boulot sur le site remue.net, avec en prime une interview de Fred Houdaer sur la naissance de la collection poésie du Pédalo Ivre.

30/12/2013

Dernier poème avant état des lieux

ils se marrent ils crient que ça déménage

ils ne savent pas à quel point ils disent vrai

ils ne savent pas où est le bidon de soude

mais il leur semble qu'il reste un pot de peinture


rouge blanc cassé

avale bien la poussière

frotter faire mousser

vider

encore

et encore 

et encore


il ne reste plus qu'un carré même pas grand comme la main

un coin brun au milieu

d'ici on ne sait pas si c'est une fêlure

ou quelque chose de 

coagulé