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06/01/2014

Du ciel, des champs

à F. G.


dans mon souvenir du ciel

il y a une nationale qui avance droit devant

un platane tous le dix mètres

des couronnes de motards morts 

des machines agricoles

des monticules bâchés de plastique avec des pneus pour tenir l'ensemble


des bornes kilométriques

des bornes kilométriques

mais pas d'homme


dans mon souvenir du ciel

ce qui comptait c'était de ne pas regarder le ciel

de gris à rose via une fiole d'orangé dans la gueule

un avion et sa déjection solide

une buse punaisée là-haut et des fous en parapente

tout 

et tout ce qui nous chie dessus aussi

sauf le ciel


dans mon souvenir

on ne pouvait même plus écrire CIEL

et je t'en ai voulu pour les nuages

les chiens crevés les hérissons les lapins en bouillie on les voyait bien

mais ceux de là-haut surtout pas

tout ça

c'était du néant

le même signe particulier que moi ça ne s'invente pas


pas de panique on avalerait ça en quelques heures

ce ne serait que l'affaire d'un petit trajet de bagnole

c'est ce que promettait papa

et on y croyait 

avec une ferveur à retenir notre respiration jusqu'à ce qu'on aperçoive les tours et les feux rouges

 

en attendant tout puait l'essence et la bouse de vache

et c'était ça la vie

pourtant je ne veux pas croire que nos parents nous détestaient à ce point


alors oui je t'en ai voulu pour ton ciel et tes nuages

mais après j'ai réfléchi

ce n'était peut-être pas le ciel

c'était peut-être mon torticolis

 

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A part ça ?

Fabienne Swiatly évoque Mon Vrai boulot sur le site remue.net, avec en prime une interview de Fred Houdaer sur la naissance de la collection poésie du Pédalo Ivre.

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