31/10/2014
Un coup de pouce de Jérôme Leroy
... et au moment le plus intrinsèquement dépressif de l'année, un type que je respecte, Jérôme Leroy, a la gentillesse de donner un coup de pouce à mon livre Mon Vrai boulot.
Merci à lui, et pour ceusses qui s'intéressent à ma petite plume, n'hésitez pas à allumer un cierge pour que mon éditeur gagne au loto de quoi le faire réimprimer, vu que comme on disait dans le Fast Food en cas de pénurie de sauce Big Tasty, "cette recette est actuellement victime de son succès"...
Et si vous ne croyez pas aux miracles, le mieux est encore de venir faire un tour à la soirée de soutien au Pédalo Ivre qui se tiendra le 6 décembre à la Maison des Passages (Lyon 5) :
Pour le prix d'un bouquin (10 euros), vous aurez la joie de repartir avec un bouquin, d'avoir fait vivre la création vivante, et d'avoir vu une chouette suite de performances et de concerts.
C'est vous qui voyez.
19:29 Publié dans Gueuloir, Livre | Tags : jérôme leroy, feu sur le quartier général, mon vrai boulot, un peu de soutien, le pédalo ivre, la maison des passages, soutenir la petite édition, cierges, miracles | Lien permanent | Commentaires (0)
10/03/2014
Critique &
Cher Jibé Moinat,
Je tenais à revenir sur la critique que tu as faite de mon bouquin sur le blog culturel Les Heures perdues.
D'abord parce qu'elle est enthousiaste (merci à toi), mais surtout, parce qu'elle m'a fait réfléchir.
Tu sais, Jibé (je me permets de t'appeler comme ça parce que j'ai l'impression qu'on a plus ou moins le même âge), j'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour les gens capables de dire toutes ces choses profondes sur LA poésie, LE poète, etc. Ce n'est pas mon cas. Je suis même une sorte de débile profond dès qu'il s'agit de théoriser ou de généraliser quoi que ce soit. Par exemple, j'ai du mal à me faire à l'idée de défendre à tout prix la poésie parce que c'est de la poésie. Si je n'étais pas parvenu à me sortir de la tête l'idée universitaire selon laquelle la modernié poétique bonnefoyjaccottienne serait le seul salut à notre absurde époque où le langage a abdiqué ses prétentions sur le moi, le monde et la réalité, eh bien, putain, je n'aurais pas écrit ce bouquin et on ne serait pas là, toi et moi, à causer. Je crois même que si j'étais resté dans le milieu universitaire (si j'avais, mettons, fait une thèse, préparé l'agrègue, etc), j'aurais complètement arrêté d'écrire.
Bien sûr que je défends ma forme d'expression, certes, d'abord parce que c'est la mienne (faut pas déconner), mais je ne me définirai jamais comme pur poète, et d'ailleurs, en tant que lecteur, je n'ai qu'un critère : toute oeuvre d'art, ingurgitée ou régurgitée, doit me permettre de vivre un jour de plus sans devenir dingue et sans que la merde gagne.
D'où, peut-êtren l'aspect "chronique" de ce que je fais.
Mais tu sais, Jibé, il y a pire que moi. Il faut que tu connaisses un mec qui s'appelle Simon Allonneau. A côté de lui, je fais du Saint-Jean, du Ezéchiel, du Lautréamont, tellement il bosse, lui, dans l'anecdote toute sèche.
J'en parle ici parce que c'est un des rares, ces dernières années, qui m'ait influencé au point de remettre en question tout ce que je pensais de la poésie. Pour une raison bien simple : c'est le roi de la débénabarisation du quotidien — et moi, le quotidien, la trivialité, et comment y survivre, c'est justement ce qui me questionne le plus en ce moment, littérairement parlant.
Et à cet égard, permets-moi une remarque.
Pour reprendre l'expression du sieur Thélot que tu cites dans ton article, bien sûr que la "verbalisation de la vie, [le] passage de la vie dans la parole" me passionne, mais "passer sa vie à ne rien faire, à ne rien faire" qu'y travailler me paraît être une sorte d'utopie accessible seulement à quelques rentiers/chroniqueurs mondains/semi-universitaires à chaire moitié fictive. Et je n'ai a priori aucune envie de lire une littérature qui fait comme si le travail, la femme, les gosses, les papiers de l'assurance et les pannes de la cafetière n'existaient pas.
Ne serait-ce parce qu'écrire sert aussi à chercher comment survivre à tout ça.
16:46 Publié dans Livre, Revues | Tags : jean-baptiste moinat, les heures perdues, critique, théorie, mon vrai boulot, simon allonneau, débénabarisation du quotidien | Lien permanent | Commentaires (5)
06/01/2014
Du ciel, des champs
à F. G.
dans mon souvenir du ciel
il y a une nationale qui avance droit devant
un platane tous le dix mètres
des couronnes de motards morts
des machines agricoles
des monticules bâchés de plastique avec des pneus pour tenir l'ensemble
des bornes kilométriques
des bornes kilométriques
mais pas d'homme
dans mon souvenir du ciel
ce qui comptait c'était de ne pas regarder le ciel
de gris à rose via une fiole d'orangé dans la gueule
un avion et sa déjection solide
une buse punaisée là-haut et des fous en parapente
tout
et tout ce qui nous chie dessus aussi
sauf le ciel
dans mon souvenir
on ne pouvait même plus écrire CIEL
et je t'en ai voulu pour les nuages
les chiens crevés les hérissons les lapins en bouillie on les voyait bien
mais ceux de là-haut surtout pas
tout ça
c'était du néant
le même signe particulier que moi ça ne s'invente pas
pas de panique on avalerait ça en quelques heures
ce ne serait que l'affaire d'un petit trajet de bagnole
c'est ce que promettait papa
et on y croyait
avec une ferveur à retenir notre respiration jusqu'à ce qu'on aperçoive les tours et les feux rouges
en attendant tout puait l'essence et la bouse de vache
et c'était ça la vie
pourtant je ne veux pas croire que nos parents nous détestaient à ce point
alors oui je t'en ai voulu pour ton ciel et tes nuages
mais après j'ai réfléchi
ce n'était peut-être pas le ciel
c'était peut-être mon torticolis
..........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
A part ça ?
Fabienne Swiatly évoque Mon Vrai boulot sur le site remue.net, avec en prime une interview de Fred Houdaer sur la naissance de la collection poésie du Pédalo Ivre.
15:45 Publié dans Bouts de peau, Revues | Tags : ciel, nuages, nationale, motards morts, swiatly, pédalo ivre, mon vrai boulot | Lien permanent | Commentaires (0)