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10/09/2014

Si c'est Ti-Jean qui le dit...

à chaque palier

un pet de travers

les perlèches

aux conjonctivites

les panaris

aux lombalgies

un lacet qui cède

aux erreurs de relevé

nous ne voudrions pas de la vie parfaite

nous ne voudrions pas d'une société

sans l'espoir intime

que demain respirera mieux aura fini de roter cette saloperie

soulagera les hémorroïdes

c'est dans les codes

c'est écrit en toutes lettres

c'est équitable

ce n'est pas parce qu'on s'efforce de rester amoureux de sa vie

(de sa vie !)

qu'il n'est pas salubre de s'engueuler avec elle de temps en temps

(sans rejeter la faute sur le système)

ne serait-ce que

pour lui rappeler

qu'on existe

putain

 

25/08/2014

...ça chie partout mais ça n'engage que moi...

(... cela dit

je crois que je vais quand même écrire des poèmes sur les chevaux

c'est toujours mieux que d'écrire des poèmes

sur la poésie...)

 

 

18/08/2014

La nostalgie

Cher Gr()f,

C'est sympa de googueuliser les vieux potes. Tu pourrais ajouter que la BO était La Vierge au Dodge 51, qu'on avait des ampoules aux pieds, que des histoires de gonzesses se profilaient, qu'il était impossible qu'on ne devienne pas des rock-stars, qu'un type nous avait dit que la musique passait avec les boutons, qu'on était nés à la fête de la châtaigne de Saint-Pal-de-Mons, que nos dieux tutélaires s'appelaient Christian de la BAM et Bonne Répé, et que, malgré le fait qu'on n'était que des petits cons qui faisaient du rock, on savait déjà que notre pire ennemi était la flemme.

La preuve, on était le seul groupe du 4-2 à ne pas amener de bière à la salle de répète.

De cette époque, je garde une impression générale de sérieux, de foi et d'acharnement qui me fait dire que, malgré tout, on n'a pas complètement planté nos quinze ans.

Bien sûr, Bercy était pas prêt à nous ouvrir les bras à hauteur de nos prétentions.

Moi, j'ai mis des années à m'en remettre. Il a fallu des années de gratte désaccordée dans des bars miteux et une jolie collection de refus d'éditeur avant d'accepter. Et puis, j'ai découvert la poésie contemporaine et les performances pour retrouver les sensations qu'on avait quand on enflammait la scène de la salle des fêtes du lycée du Mazel (43). C'est très bien comme ça.

On n'est pas tous morts, et c'est déjà pas mal. Il n'y a que deux choses qui me surprennent : d'en être arrivé connement à la nostalgie, et que toi aussi tu aies fini dans la poésie.

En attendant, je vais me remettre au boulot, sinon ce sera Titanic dans les grandes eaux du sentimentalisme.

Et le monde n'a qu'à être comme il est, aussi décevant et antipoétique que possible, que c'est bien, que ça entretient la rage.