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27/09/2016

Exterminateur d'accordéoniste/ Mes métiers #7

je me passe les mains à la solution hydro-alcoolique

j'espère que ce type n'avait pas une maladie de peau

du genre qui suite des trucs jaunâtres

du genres qui te fait des cloques rouges partout sur le visage

sensible comme des muqueuses en camping deux étoiles

mais je suis bien content

ni moi

ni les Tos du bar la Bascule

ni les trentenaires chauves avec lunettes rondes et porte-bébé

n'auront plus à se taper Amélie Poulain à l'accordéon tous les dimanches

moi

je n'ai jamais pu saquer les fascistes

qui se permettent de décider quel genre de nostalgie

je dois m'infliger

 

18/08/2014

La nostalgie

Cher Gr()f,

C'est sympa de googueuliser les vieux potes. Tu pourrais ajouter que la BO était La Vierge au Dodge 51, qu'on avait des ampoules aux pieds, que des histoires de gonzesses se profilaient, qu'il était impossible qu'on ne devienne pas des rock-stars, qu'un type nous avait dit que la musique passait avec les boutons, qu'on était nés à la fête de la châtaigne de Saint-Pal-de-Mons, que nos dieux tutélaires s'appelaient Christian de la BAM et Bonne Répé, et que, malgré le fait qu'on n'était que des petits cons qui faisaient du rock, on savait déjà que notre pire ennemi était la flemme.

La preuve, on était le seul groupe du 4-2 à ne pas amener de bière à la salle de répète.

De cette époque, je garde une impression générale de sérieux, de foi et d'acharnement qui me fait dire que, malgré tout, on n'a pas complètement planté nos quinze ans.

Bien sûr, Bercy était pas prêt à nous ouvrir les bras à hauteur de nos prétentions.

Moi, j'ai mis des années à m'en remettre. Il a fallu des années de gratte désaccordée dans des bars miteux et une jolie collection de refus d'éditeur avant d'accepter. Et puis, j'ai découvert la poésie contemporaine et les performances pour retrouver les sensations qu'on avait quand on enflammait la scène de la salle des fêtes du lycée du Mazel (43). C'est très bien comme ça.

On n'est pas tous morts, et c'est déjà pas mal. Il n'y a que deux choses qui me surprennent : d'en être arrivé connement à la nostalgie, et que toi aussi tu aies fini dans la poésie.

En attendant, je vais me remettre au boulot, sinon ce sera Titanic dans les grandes eaux du sentimentalisme.

Et le monde n'a qu'à être comme il est, aussi décevant et antipoétique que possible, que c'est bien, que ça entretient la rage.