06/04/2015
Il y a des filles qui dansent sans même s'en rendre compte
fast érotisme adapté à la connerie du monde moderne
maxi best of mon cœur sur un plateau
et ma tête en un lieu tenu secret jusqu'à la dernière minute
et spécialement pour toi et spécialement pour toi
tu peux t'appeler Salomé si tu veux être dans le littéral
tu peux appeler ça danser si tu peux sortir indemne d'un cliché
tu peux même ne pas t'en rendre compte
moi je continuerai d'appeler ça
exister
exister en mouvement
et faire exister avec tout le monde autour
pour que j'y croie faut que l'odeur soit un peu trop forte
faut d'un peu de chair flasque dépasse de ton pantalon
faut que tu te baisses comme si c'était la chose la plus naturelle du monde
aussi indifférente à l'ébullition qu'une
plaque à induction
07:00 Publié dans Bouts de peau | Tags : danse, salomé, érotisme, plaque à induction | Lien permanent | Commentaires (0)
29/03/2015
Visite obligatoire tous les deux ans
je n'ai aucun souvenir de la soirée d'hier
mais d'après le médecin du travail j'ai dû fumer une quarantaine de clopes et boire au moins deux litres de rhum
(ambré d'après l'odeur de votre sueur)
et il y a encore autre chose qu'il n'arrive pas à déterminer
ni au stéthoscope ni sur la languette de papier qu'il a plongée dans mon verre de pisse
c'est ce qu'il dit
mais moi à sa place si je savais sur vous quelque chose que vous ignorez
— fût-ce quelque chose d'aussi banal qu'un cancer du côlon ou une infection urinaire —
ça me ferait plaisir de le garder pour moi
rien que pour le sentiment de puissance
rien que pour la griserie
13:47 Publié dans Bouts de peau, fins de séries, Gueules de bois | Tags : médecine du travail, visite médicale, quelque chose de plus | Lien permanent | Commentaires (0)
28/01/2015
A l'Yve B, l'homme qui s'écoutait couler
(je pense à mon pote qui est en train de respirer en ce moment même quand je dis respirer je veux dire VRAIMENT RESPIRER pas par habitude comme ça par conformisme et pour ne pas se poser de questions pas parce qu'on fait ça depuis l'enfance et que papa maman papy mamie ont fait ça sous les Républiques 3 & 4 et même un peu l'État Français
mais par AMOUR — je pense à mon pote
qui a besoin de tout l'amour qu'il peut contenir pour faire cet effort-là
qui écoute son sang couler entre ses bronches entre ses tempes & dans ses bras
pas comme on prend conscience une demi-seconde de son élément liquide quand on a failli rater le bus
mais comme quand le bruit du ruisseau monte & se met à secréter des violons dans une comédie romantique
juste avant la scène du baiser
je pense
à mon pote qui bat des tempes
qui se colmate
mais qui n'a pas fini de se colmater
qui fuit un peu qui déborde et qui crache
comme s'il en avait trop
comme s'il en avait à refiler aux Kurdes aux Syriens aux p'tits gars de la Palestine ohé ohé
qui n'en voudraient sans doute pas, de son sang
de son sang qui a cogné à une valve de porc
qui manque de globules rouges mais qui a le mérite de couler encore
je pense
à mon pote qui savoure l'air l'eau le sang et le plafond de l'hôpital
même s'il est vacillant comme un mauvais réveil de sieste
et je pense à mon air
à mon eau
à mon sang
j'y ajoute juste ce qu'il faut de caféine et de nicotine
pour que nos airs eaux sangs à mon pote et à moi
soient une petite fête)
10:03 Publié dans Bouts de peau | Tags : coeur, yve bressande, valve de porc, kurdes, syriens, palestine, respirer | Lien permanent | Commentaires (1)