06/05/2015
Science de l'éducation
les adultes ça n'existe pas
c'est juste un mot qu'on a inventé pour faire chier les gosses
il existe des êtres munis de cartes d'identité donnant accès aux boîtes de strip-tease
mais les adultes ça n'existe pas
il existe un jeu qui consiste à faire des choses
à dire des mots inaccessibles
et à organiser sa vie autour
ils faut avoir l'air ennuyé comme au lycée
il faut avoir l'air revenu de tout sans être allé nulle part
il faut avoir l'air de comprendre quelque chose aux trucs emperlouzés qui sortent de nos bouches
dis conscience citoyenne
dis amour propre
dis question de principe
colle des insomnies
au petit
je te regarde
je te triture
tu me laisseras faire jusqu'à ce que je gêne le séchage de tes ongles
et je retournerai à la niche
écrire des poèmes
ou lire des fiches wikipedia sur le monophysisme
et on sera très contents
tous les deux
toi avec tes ongles
et moi avec ma queue
on sera très content
de notre jeu
13:27 Publié dans Bouts de peau | Tags : adultes, jeu, monophysisme | Lien permanent | Commentaires (0)
18/10/2014
Lettre à mon stress (suite de la note précédente)
cher stress
très très cher stress
exorbitant fils de chien de ma chienne de bouffeur de mon foie et de mes deux poumons
on va faire un jeu tous les deux :
toi
tu vas me cajoler
tu vas me dorloter
tu vas me murmurer à l'oreille que ce n'était qu'un mauvais rêve
que c'est fini maintenant que tu ne t'en iras plus jamais
que la porte est fermée à double tour
que nous ne risquons rien
et moi je vais rester là
je vais t'écouter
et je ne vais pas
devenir
dingue
puis tu me raconteras
comment c'était avant
quand les petits garçons allaient tous nus travailler dans les mines d'argent
et comment leur aînés en faisaient de vrais hommes
tu auras
la voix un peu enrouée
ta main tremblera sur ma cuisse
et tout sera légèrement humide
cher très cher stress ô toi champion de mon inflation
on va le faire ensemble
on va creuser
plus on ira profond et plus ça deviendra intéressant
tu ne me laisseras jamais seul
je le sais depuis longtemps
toi seul ne seras jamais décevant
que j'aie la tremblote
ou que j'aie besoin d'une chanson
tu comprendras tout
sans que j'aie besoin d'ouvrir la bouche
avec le temps je finirai par t'oublier
de loin en loin seulement je penserai à toi
comme on pense à un plaid écossais
ou à un vieux rocking-chair
mais
si d'ici là je ne suis pas devenu complètement idiot
j'aurai l'honnêteté de reconnaître
que c'est à toi que je le devrai
cher
mon très cher
on va faire un jeu tous les deux :
toi
tu vas faire ce que tu sais le mieux faire
et moi
je ne vais pas devenir amer
14:42 Publié dans Bouts de peau | Tags : stress, jeu, jamais amère, édition | Lien permanent | Commentaires (1)