28/08/2015
Lénine
il vient d'apprendre à dire Mickey
il vient d'apprendre à dire Lénine
quand il ne court pas
il peint des grandes formes bleues enceintes de petites formes rouges
il le fait comme ça
sans se presser
sans anxiété vis-à-vis de sa
place dans l'histoire de l'art
le monde est un agrégat de mots épars
qu'il ramasse comme des petits cailloux sur une plage
il choisit les siens avec détermination
selon une logique connue de lui seul
il les fait tourner dans sa bouche
il les nettoie
il se construit une muraille
puis il s'en va
et oublie
quelquefois
on en retrouve un au fond d'une poche de pantalon
et il faut
se démerder avec
07:19 Publié dans Bouts de peau | Tags : lénine, mickey, formes enceintes, la création tranquille | Lien permanent | Commentaires (0)
15/08/2015
Lectures de plage, voyages de plage, brisures de plage
ce casse-couilles de Geronimo
cette greluche de Nadejda Kroupskaïa
cet allongé de Lénine
ce troué de Charb
cette mal épilée de Despentes
cet allumé de Kazantzakis qui devrait se passer le lyrisme à l'eau froide
cette piquée du supernez d'Amy Winehouse
ce tambourin de Serge Pey
ce truc en marbre de Maïakovski
ce cardiaque de Boulgakov
ce magouilleur de Christophe Colomb
j'ai dit je le redis
cet été
ce sera détente
07:00 Publié dans Bouts de peau | Tags : lectures de plage, geronimon kroupskaïa, lénine, charb, kazantzakis, winehouse, pey, maïkovski, boulgakov, chistophe colomb | Lien permanent | Commentaires (0)
25/07/2015
On sentait encore l'essence
On a claqué des portières, on a porté le corps, on a creusé la terre, on a craché ses poumons mais on pensait à la bière fraîche, celle de l'après, celle de l'inauguration du jour où plus rien ne sera comme avant.
On a tailladé les mains on a brûlé les textiles on a repris le savon mais on sentait encore l'essence. Alors on a frotté encore et encore, et on s'est écroulé dans le hamac.
Voyez comme on avait l'air sage avec cette nouvelle cicatrice
lueur de panique en sueur
t'es beau les cheveux blancs mon amour
Tics et rituels - s'arracher la peau des doigts avec les dents.
Fallait encore aller voir chez Poutine ce que c'était vraiment que le nationalisme.
Puis tracer un peu plus loin pour si, des fois, un bateau.
Et puis ensuite il fallait à nouveau remplir les tupperwares, débrancher l'alarme, répondre aux mails les plus urgents, remplir les demandes de congés.
On sentait encore l'essence.
Personne ne faisait de commentaires.
07:00 Publié dans Bouts de peau | Tags : creuser, sentir l'essence, bretagne | Lien permanent | Commentaires (0)