22/04/2016
Bouger mon cul
Je danse contre la pulsion suicidaire du mardi.
Je danse pour que cette tumeur dans ton sein soit bénigne.
Je danse pour le retour de la baise le matin en semaine.
Je danse pour que ton contrat ne se transforme jamais en CDI.
Je danse pour que tu ne désespères pas de la musique.
Je danse pour que les poils reviennent à la mode.
Je danse pour la mort du rap français.
Je danse pour que les CRS aient des scrupules.
Je danse pour le retour des poitrines plates.
Je danse pour ne plus prendre le tremblement de ton pied contre le table pour une arrivée de terroristes.
Je danse pour que la voisine d'en face passe nue devant sa fenêtre tous les 13 du mois.
Je danse pour la bière pour le fric et pour l'augmentation du taux de chômage.
Je danse pour la disparition des automobiles et le retour du copte et du grec à l'école maternelle.
Je danse pour l'augmentation du taux de chômage avec moi dedans.
Je danse pour le
Je danse pour les bouteilles d'alcool qui tintent à l'extérieur de moi et pour qu'elles soient à l'intérieur de moi.
Je danse pour le sommeil, là, tout de suite, sans rêve, une bonne fois pour toute et qu'on n'ait plus à y revenir.
(Et c'est déjà pas mal pour aujourd'hui)
16:13 Publié dans Bouts de peau | Tags : danse, chômage, alcool, dieu, tout le reste | Lien permanent | Commentaires (0)
18/02/2016
Respecter
respecter l'écosystème
c'est aussi respecter les bactéries qui développent leur civilisation au fond du lavabo de la salle de bains, mon amour.
c'est aussi respecter le virus de la grippe,
particulièrement violent de son désir de vivre cette année,
cette année particulièrement, sur ce canapé,
dans ton estomac, tes intestins, tes poumons.
voilà ce qui sera clair quand on accèdera à la sagesse et qu'on en terminera avec ce mode de vie.
voilà ce que ne diront plus les écolos gentiment empaillés au gouvernement.
07:00 Publié dans Bouts de peau | Tags : respecter l'écosystème, bactéries, virus de la grippe, respecter la vie | Lien permanent | Commentaires (0)
06/02/2016
Pas dire qu'il puait
je voulais pas dire dingue
je voulais dire que ce type doit être roi
manager comptable responsable marketing dans une région très lointaine
de notre cortex cérébral commun
je voulais dire
que je sais quelque chose sur lui :
il a gros
il a énorme
et c'est quelque part du côté des poumons
bien sûr il l'a déjà fait comme ça d'insulter des personnes et des biens que
lui seul apparemment peut voir mais
au moment où ça le prend
au fond vers les ordinateurs
il a quand même cette illusion — c'est pour ça que je l'aime —
que c'est quelque chose
comme une bétonnière
que ça tourne, que ça macère, que ça fait un boucan
à arrache un haussement de paupière aux vieux qui lisent le Progrès et le Figaro dans la salle périos
mais qu'il suffit de mettre assez de coups de pelle et qu'on peut
vider
après, bien sûr
il se sent tout con
avec sa sueur seule pour témoigner du fait qu'il est
concret et repérable par les services sociaux
(je voulais pas dire con je voulais dire Napoléon ou Alexandre dans une
région de notre mauvaise gueule de bois commune très éloignée des isoloirs)
moi travailleuse du verbe
rabatteuse de salive
vendeuse de postillons
je voulais pas dire qu'il puait
je voulais dire je ne saurais jamais dire à quel point
être dans un lieu public entre nos gueules publiques de gens publics
est toujours riche d'imprévus et de possibilités
société Grande Narine
il y a un temps pour s'emmerder et un temps pour ramasser les morceaux
certains jours j'en chialerais de reconnaissance
07:25 Publié dans Bouts de peau, fins de séries | Tags : pas dire qu'il puait, dingue, insulter les personnes et les biens | Lien permanent | Commentaires (0)