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01/07/2016

Lettre à un jeune poète - pour Pauline Catherinot

Quand soudain Pauline Catherinot, qui quand elle écrit pas de poèmes s'entend plutôt bien à pervertir la jeunesse, me demande ce que j'aurais à dire à un jeune poète pour l'aiguiller dans la lente course aux honneurs qui est notre quotidien.

Moi, je veux bien.

Mais attention, j'annonce d'avance que la plupart des réponses que j'ai à donner à cette question auraient fait frissonner d'horreur le jeune poète que je fus, cette fin du XXè siècle où Pascal Obispo régnait sur les ondes

Mais c'est Pauline.

C'est ma pote.

Et je l'admire beaucoup.

Et c'est pour la jeunesse.

Alors, je m'y colle, et ça finit sur le très beau site de Pauline, Encéphalogramme du spectateur, qui est une revue poly-disciplinaire à soi tout seul.

Merci à elle, et bravo pour son choix de photo, qui résume exactement ce que je pensais quand j'estois un jeune poète, justement.

(voir plus haut)

 

03/06/2016

Je hais les mardis

40 propositions pour redresser l'économie

deux sachets de café dont un entamé

du regret unanime de ne pas dormir sous un pont

ça aurait pu être pire au moyen-âge il y avait Dieu qui regardait ta bite

cendrier — mouchoirs : ainsi cette vit fut belle

cigarettes – emmental râpé – cornichons -

de quoi se nourrissent les hommes d'action

comment se construisent les consciences nationales au XIXè siècle

mon machin fait accoucher mon truc

moi je suis quelque part entre les deux

capotes + sopalin + lessive à la main

je ne suis pas mort

je hais les mardis

j'ai un tas de livres dans ma bibliothèque

de la vie en liesse dans l'intestin

un arrangement avec la migraine

je deviens sensible à la chaleur du soleil

allons mon amour partons

 

 

27/05/2016

Encore une question de genre

Chère madame de la Coordination Anarchiste,

je te remercie du tract que tu m'as gentiment offert jeudi dernier.

Pas qu'il ait été d'une grande utilité : le mépris du gouvernement,

la police et ses coups fourrés pour faire monter la tension,

j'en suis conscient, j'y étais.

Mais ce fut un échange de mots entre nous, et un échange de mots,

c'est toujours ça que les crachats les 49.3 les lacrymos et les tonfas n'auront pas.

Il y a cependant un point de détail

sur lequel j'aimerais attirer ton attention :

le tract, comme de juste quand on parle d'anarchie,

était rédigé dans une syntaxe transgenre du meilleur effet, avec

féminisation de tous les substantifs.

(Je te remercie au passage, moi qui atteins un âge où on n'a que trop perdu son temps sur rue89,

de n'avoir pas opté pour les parenthèses - le E majuscule ajouté aux substantifs animés me touche par ailleurs, car c'est l'initiale des prénoms de ma mère et de ma meuf,

ce qui, pour moi, ajoute un supplément d'autorité)

Enfin, tous les substantifs, sauf un.

FLIC.

Je suppose qu'il y a une raison à cela.

La force brute, l'attirail chevalier antiémeute, la phallique matraque, les dérapages violents,

tout ça est vu par beaucoup de monde comme l'apanage de la virilité.

Oui sauf que.

Sauf que tu es anarchiste.

Qu'unE anarchiste est à mon sens supposéE

avoir une certaine hauteur de vue.

Ou en tout cas, être capable

de penser en-dehors des clichés et des habitudes.

Pour ce qui est de la violence comme pour toute autre chose,

même si tout le monde n'a pas connu ma grand-mère maternelle.

Aussi, pour tes prochains tracts,

et pour ne pas dire "fliQUETTE", attendu qu'un diminutif contient souvent des connotations méprisantes,

je te propose la graphie suivante : flicQUES.

Mon correcteur d'orthographe n'est pas content.

Mais on l'emmerde, mon correcteur d'orthographe,

cette espèce de fliQUE électronique de ma pensée.

On est tous les deux libertaires, n'est-ce pas ?

Donc, hauteur de vue.