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13/04/2015

Le Même métier

40 000 ans

40 000 ans qu'on fait le même métier dans les parages

les scientifiques ont démontré que 

pas plus de 6000 ans nous séparaient de la première mutation génétique ayant abouti à notre gueule blême d'Européens

mais il y a 40 000 ans qu'on se projette sur les murs des cavernes

en pigments

en chevaux

en mammouths 

et en rennes

 

il faut être sacrément dingue pour en retirer un quelconque orgueil

mais il faut être plus dingue encore

pour vivre sans tambours sans chevaux sans mammouths et sans rennes

sur les Powerpoints et les tableaux Excel

avec la petitesse troglodyte d'une école de commerce

 

ceci n'est pas un manifeste réactionnaire

pas même une pointe de nostalgie

40 000 ans

que rien n'a fondamentalement

changé

 

25/08/2014

...ça chie partout mais ça n'engage que moi...

(... cela dit

je crois que je vais quand même écrire des poèmes sur les chevaux

c'est toujours mieux que d'écrire des poèmes

sur la poésie...)

 

 

23/08/2014

Les doigts qui puent

j'aimerais écrire un poème sur les chevaux

un long poème

lyrique

rythmé

avec des consonnes plein les galops et le cliquetis des armes

avec des jeux de lumière sur l'écume au licol

des dents énormes

des croupes moirées

et des odeurs de foin

j'aimerais écrire un poème comme un hennissement

comme un souffle

comme on se cabre

comme on s'ébroue

le problème c'est que les chevaux ne sont

pas ce meuble altier qui vous effraie les Sarrazins en moins de deux

les chevaux s'en foutent de l'épopée

leur truc ce serait plutôt de vous croquer une phalange à l'heure de la pâtée piétiner le crâne quand vous ronflez bourrés

balancer leur queue dans les essaims de guêpes

(du moins pour l'expérience que j'en ai)

d'ailleurs

ceux qui aiment les chevaux

comme ceux qui aiment les chiens

comme ceux qui s'aiment eux-même à en glousser seuls sous les draps

doivent accepter de vivre avec les doigts qui puent

et ça

vraiment

c'est au-dessus de mes forces