23/07/2015
Un matin, quoi
ce matin ça se lâche un peu... une légèreté...
pas dans la boula ventre...
mais au-dessus de la boule...
juste au-dessus des coups de boule de la boule...
ça se passe dans la cour de la copropriété au boulot...
à moins cinq de quelque chose comme toujours dans ces moments-là...
je fume et je suis content d'être là là fumer au soleil... voilà toute l'affaire...
dans la pleine conscience de ma boule au ventre... sans pensées parasitaires...
alors qu'il y a plein d'êtres humains qui n'ont même pas assez de présence au monde pour bien profiter de leur boule au ventre...
et ce sentiment d'euphorie av durer quoi, 12 minutes...
n'empêche que c'est MES 12 minutes...
allez bisou, monde cruel...
(ce texte et ses minutes de repos sont les miennes, mais les points de suspension je les ai piqués à Heptanes Fraxion. Je précise parce que ce n'est jamais inutile d'aller faire un tour par chez lui.)
07:00 Publié dans Bouts de peau | Tags : présence au monde, fumer au soleil devant des piafs inconnus, boule au ventre mon ami, heptanes fraxion | Lien permanent | Commentaires (1)
21/07/2015
Tous les atomes
c'était déjà il y a quelques jours mais j'aimerais bien m'en souvenir parce que
ce soir-là tous les atomes qui composent mon corps ont vraiment
fait l'amour avec tous les atomes qui composent le tien
ce n'est pas si courant
ce n'est pas donné à n'importe quelle soirée même quand on a fait garder le gosse qu'on a décidé de faire comme si la gueule de bois n'existait pas plus que le travail demain
d'ailleurs quand je dis tous les atomes qui composent mon corps tous les atomes qui composent le tien je ne tiens même pas tout à fait le compte
on a dû embarquer avec nous ceux des draps
ceux des murs dont on ne se demande jamais s'ils se font parfois chier à nous voir coïter avec nos chaussettes nos heures de sommeil sacrosaintes nos quittances de gaz et nos sept années à observer comment nos muqueuses vieilliront ensemble
avec toujours l'air d'ajouter une raison de stresser à une autre
jusqu'à cette impression de faire l'amour avec des passe-montagne
(juste assez de mémoire libre pour que ta tête trouve familier le tapis de ma poitrine mes narines ton odeur
juste assez pour que je redevienne moi et que tu redeviennes toi
et qu'on puisse moins plaider l'aliénation mentale)
mais cette fois non
nous avons fait l'amour ce qui s'appelle l'amour
et ce qui s'appelle faire
et je t'en veux pour preuve qu'on ne perd pas sept kilos comme ça aussi vite
et qu'on n'annihile pas comme ça deux semaines pourries
même si autant d'atomes ça fait quand même beaucoup de vide dans les interstices
non vraiment
même sur le plan des recherches en physique nucléaire
je crois qu'on peut être fiers de nous
07:00 Publié dans Bouts de peau | Tags : faire l'amour, atomes, perdre sept kilos | Lien permanent | Commentaires (0)
12/07/2015
Il dit
il dit :
les pauvres sont de droite les gens de droite ont des idées précises sur qui a droit ou pas d'être de gauche les gens qui ont droit d'être de gauche sont les premiers à quand même aller voir chez Soral s'il y aurait pas un ou deux arguments à ressortir
il dit :
les femmes c'est ce qu'il y a de plus misogyne quand il s'agit d'aller mesurer la longueur des jupes dans la rue
il dit :
la question de l'emploi est simple comme BONJOUR AVEZ-VOUS VOS FICHES DE SALAIRES DES SIX DERNIERS MOIS je militerai jusqu'à la mort pour le droit au chômage pour tous l'abolition des salaires à plus de quatre chiffres
et des piscines privées
il dit :
le problème des peuples opprimés c'est pas d'être opprimés c'est d'être des peuples
prends un peuple opprimé désopprime-le et tu verras à quelle vitesse il deviendra UN PEUPLE AVEC TOUT CE QUE ÇA COMPORTE
essaie d'être une femme libérée ou un athée en Palestine
essaie d'être pédé au Tibet
etc etc
il dit :
ce n'est pas tellement la question d'avoir des idées il faut surtout un comptoir
et une bonne dose de certitude
celle qu'on te vend dans les magasin de bricolage spécialisés
à l'épreuve des mèches béton
après le contenu on s'adapte
comme on s'adapte à l'auditoire
les rires de nez qui descendent jusqu'à la cuve à glaire
la formule qui claque
les bons vieux mots abstraits pour frontons de mairies
tout l'attirail la bonne vieille poésie à usage unique
c'est ni heureux ni malheureux c'est comme ça
y en a déverser leur haine et leur mépris sur le monde entier moins eux
c'est la seule manière qu'ils ont trouvé
d'aimer le monde
07:00 Publié dans Bouts de peau | Tags : propos de comptoir, refaire le monde, pauvres, être de gauche | Lien permanent | Commentaires (0)