24/03/2013
Dimanche après l'autre
moi et ma gueule de bois
on a fini par devenir potes
on a des longs dimanches comme ça
oeil efface trois lignes du Deutéronome
cerveau boit sa propre substance
et foie crie je suis là je suis là
moi et ma gueule de bois
on a la langueur romantique
on vit dans un poème
on attend les anges du dimanche soir
emmitouflés d'angoisse
et l'insomnie
moi et ma gueule de bois
pot de colle entre les matous
peau de gueule peau de bois collée à tous les trous
on veut tout
la pesanteur des membres
les fantômes ricaneurs
la fin de la douleur
on descend si bas parfois
qui je me demande où j'ai pu mériter
une telle promesse de bonheur
gueule de bois
ma copine
on ira demain tout astiquer
recoller les morceaux de tout et de nous-mêmes
se faire pardonner
ma gueule de bois
miracle au bout de la semaine
je t'aime
15:43 Publié dans Gueules de bois | Tags : gueule de bois, dimanche, bonheur | Lien permanent | Commentaires (0)
24/02/2013
Pavillon avec piscine
la façon de ne pas être taré qui consiste à avoir PEUR
de la poussière
de perdre
de déranger
de dépasser
de perdre le fil
la façon de ne pas être taré qui consiste à ne
pas exister
09:51 Publié dans Gueules de bois | Tags : pavillon avec piscine, avoir peur, déranger, taré, pas exister | Lien permanent | Commentaires (0)
08/02/2013
Tortues et héros
Après
Longtemps après
C'est vrai que ça a été chouette d'être médecins et avocats
De construire sa petite barrière et de la peindre en blanc
Double couche ripolin belle ouvrage réussite
A une toute petite fêlure près - mais impossible à recouvrir - la peur
De ne pas avoir l'air à la hauteur de cette magnifique journée
Et puis de la suivante
Et ainsi de suite
Tout ça parce qu'au commencement l'homme le plus important du monde
C'était pas Churchill
C'était pas Mahatmah
C'était pas ton papa
C'était le commandant Cousteau
C'est comme ça
Les chiffres ne mentent pas
Même plus tard
Quand il a fallu être Bruce Lee pour épater les gars
Quand il a fallu être Henry Miller pour épater les filles
Et même quand il a fallu être Morrison pour encaisser tout ce whisky
Un seul gardait le cap
Le commandant
Normal, tu me diras
C'était le seul à savoir na-na-na-na-
naviguer
Qu'est-ce que t'y peux
T'as beau savoir que ce n'est pas les génies qui font les légendes
Mais les mecs photogéniques
Que ce n'est pas les inventeurs de scaphandres qui font l'Histoire
Mais ceux qui se font filmer avec
Et que ce n'est ni la Pléiade ni la Bibliothèque Verte qui absolvent les vieilles photos gênantes du temps de l'Occupation
Mais la Calypso filant dans le silence de la nuit
T'as beau le savoir
La tortue marine met toujours son année à rejoindre son lieu de ponte
T'as beau avoir raison d'être un individu
Un unique
Un seul soleil
Et de faire de la minute ton champ de bataille
- t'en laisserais pas une seule, de minute
renoncer à son droit au bonheur -
Et t'as beau savoir que t'es dans ton droit
N'empêche que sur 200 oeufs pondus seuls 10 à 12 % bébés tortues parviendront à la mer
Et ça tu peux pas l'ignorer, ça
Après
Longtemps après quand tu y pense
Un whisky-Morrison derrière la barrière blanche
Ca fait comme un grumeau dans la conscience
17:15 Publié dans Gueules de bois | Tags : commandant cousteau, tortues, calypso, barrières | Lien permanent | Commentaires (0)