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20/03/2013

Poème d'amour (première tentative)

Tu es ma complémentaire santé. Tu est mon autorisation de découvert. Tu es mon beurre anticholestérol. Tu es ma dette abyssale. Tu es ma bibliographie critique. Tu es ma construction cultrelle. Tu es mon pic de caféïne. Tu es ma déshérence de la presse papier.Tu es ma facilité de paiement en trois fois sans frais. 

Non tu ne m'as pas jeté de sort. Tu n'as pas dansé nue à minuit chatte noire & pleine lune et pas gueulé des runes à faire blanchir des prunes. Tu n'as rien fait pour ça. Sorcière, non. Mambo, pas. Ni zombie ni zumba sous notre toit. Et pas de potion inconnue garantie huile de palme à hennir sous la pluie quand tous les chats s'enfuient.

Tu es mon syndrome bipolaire ma tendance paranoïaque mon homosexualité assumée. Tu es ma baleine en voie de disparition ma bulle papale explosée en plein ciel ma chanteuse de caf' conc' enrouée d'accordéon. Tu es mon gueuloir, et ça c'est pas une figure style. Tu es ma petite angoisse de la page blanche et ma conjuration à la caféine. 

Non tu ne m'as pas mâché le travail. Tu n'as pas pelleté de manuscrits sur la tête des éditeurs de Paris & banlieue avec des photos de toi en bikini. Tu n'as pas poussé de soupirs inspirés en m'entendant déclamer les lignes de l'annuaire téléphonique avec un casque de chantier sur la tête. Et pourtant, nous en avons repoussé ensemble, des limites de la création.

Tu es mon paquet de cigarette oublié je ne sais plus où. Tu es mon CV aux allures de registre de la chambe du commerce. Tu es ma nouvelle religion qui démarre fort dans les favelas. Tu es mes plus mauvais poèmes que je ne montrerai, jamais, à personne.


07:47 Publié dans Conneries | Lien permanent | Commentaires (0)

17/03/2013

L'Âge

Saute une génération

Ramasse-toi à l'arrivée

Vois s'il reste du mercurochrome


Tu n'es plus le poète de tes quinze ans

Et ça commence à être long 

D'être l'espoir du groupe

...

(fait examiner mon ventre à la glace de la salle de bains

elle a été parfaite - regard de commissération et tout et tout

mais quand je lui ai demandé si j'étais devenu vieux

ou si j'étais juste vintage

elle n'a pas voulu répondre)


15/03/2013

Le Grand Pourquoi

Il y a des gens qui se lèvent le matin et qui existent. Comme ça, naturellement, sans substances narcotiques et sans se demander à quel titre ni au nom de quoi. Il y a des gens qui se font couler une cafetière sans avoir un petit Liebniz dans la tête qui fait du trampoline en battant des mains et qui crie à tue-tête - Hein, pourquoi ? Pourquoi ? 

Il y a des gens qui n'écrivent pas.

Il y a des gens qui croisent des miroirs sans se demander ce que valent ce bide ce début de calvitie du point de vue des molécules et du temps géologique. Il y a des gens, comme ça, qui se font fort d'avoir une image inversée, bien à eux, sans que la galerie d'ancêtres qui se trimballe avec se mette à clignoter au moment le moins opportun sur les trottoirs du monde. 

Il y a des gens qui n'écrivent pas.


Ah, étrangler le perroquet enfoui dans les tissus du cervelet et sa crise d'épilepsie, chaque soir, au moment du coucher. Vider la masse de pus qui somnole aux endroits stratégiques, voir s'il reste de l'humain derrière.

Et peut-être un jour, pourquoi pas, écrire vraiment.