04/10/2012
Mes couilles, Mickey !
Je viens de terminer une carrière de trois ans
Dans une enseigne de restauration rapide très connue
Pendant trois ans, je me suis levé
En me demandant de combien de boeufs de poulets et de porcs
J'étais indirectement responsable de la mort
Vingt-cinq minutes
C'était mon temps de trajet quotidien
Vingt-cinq minutes de jambes
Vingt cinq minutes à me faire pousser des jambes dans la tête
Vingt-cinq minutes
C'est le temps d'un accouchement de poème au forceps
Alors après on pouvait bien me dire
Un peu de compétitivité mon pote allez tu vieillis tu deviens mou
On pouvait bien me faire sentir aisselles à l'appui
Qu'il devenait impossible de faire la différence entre
L'odeur des boeufs les poulets les porcs de l'holocauste précité
Et mon moi odeur corporelle
M'en foutais j'avais mon poème
Vingt-cinq minutes
Pour poser ma bombe aux endroits stratégiques
Je sais comment éviter toutes les caméras
Un jour elle explosera
Et vous verrez les taches que fait le rire
Sur vos chemises réglementaires
11:43 Publié dans Bouts de peau, Gueules de bois | Tags : poésie, fast-food, mcdonald's | Lien permanent | Commentaires (2)
03/10/2012
Tentative de description n°1850242 EH 61 (dédié aux anciens de la Passagère)
(alors ça c'était quand j'étais à l'université j'avais une prof d'anglais qui avait un rire de saxophone basse. Un jour on étudiait un extrait de Hemingway & je ne me rappelle plus d'où ça sortait mais deux serveurs y lorgnaient un client dans un bar désert en plein air & c'était le seul client et il n'en finissait pas d'en pas finir son verre & c'était deux heures du matin les deux garçons n'avaient qu'une obsession le foutre dehors —)
(sur les deux serveurs l'un était plutôt rêveur s'endormait sur son comptoir son chiffon mais l'autre était du genre teigneux & bouillait littéralement chauffait comme une cocotte-minute était au bord de l'explosion et se répandait en injures à mi-voix contre le vieux client car le client était un vieux le genre revenu de tout et de toutes à la fin la hargne du serveur revêche virait à la cuauté gratuite à l'obsession au génocide verbal)
(— What can explain according to you the waiter's agressivity demanda la prof Stéphanie Gourdon dirons-nous pour plus d'anonymat & je levai un doigt et répondis I think he's just so tired he could murder someone — )
(un gros rire contrebasse sorti de son vagin de visage — Fatigué ? C'est tout ce que vous avez trouvé ? Allons bon, la fatigue comme sujet littéraire ! On aura tout vu !)
(suivit un long rire d'infrabasses genre cor de basset baryton le genre d'instrument tombé en désuétude depuis le début du XIXè siècle mentionné seulement dans quelques rares partitions inconnues de Mozart pour les rejouer il faut fabriquer spécialement l'instrument sur des matériaux d'époque)
(dans la salle glaciale en préfabriqué une prof vingt-cinq étudiants & la prof était seule à rire)
(la gueule tellement large ouverte qu'un moment on eut peur d'être éclaboussés de miettes de toasts& canapés au saumon)
00:56 Publié dans Bouts de peau | Tags : hemingway, université | Lien permanent | Commentaires (0)
24/09/2012
Fantômes
Pourquoi tu trembles dis
Qu'est-ce qui te hante
L'absence de fantômes camarade
Et alors
C'est une maladie ou quoi
Un truc
Contagieux
Les médecins sont réservés
Si ça se précisait
La vie deviendrait
Le sosie
D'une zone commerciale
En bordure d'autoroute
09:54 Publié dans Bouts de peau | Tags : spiritisme, fantômes, zone commerciale | Lien permanent | Commentaires (0)