Toilettes publiques (histoire vraie)

LAURA PLAN Q

06 etc.

CALL ME

 

Je suis le seul à le savoir

Mais ce morceau de littérature urbaine

A toutes les chances d'avoir un rapport

Avec les deux adolescentes qui m'ont demandé où étaient les toilettes tout-à-l'heure

Rouges et or

Avec des giclées de rires

Assez semblables au jus des gros boutons blancs qui ornent leur joli front

 

Ce que cette Laura a bien pu leur faire

Ne me regarde pas

Je n'ai pas envie de juger

Il y a tant d'offenses cruciales et d'humiliations éternelles dans la journée d'une adolescente

 

Ce n'est pas un quart de Rital comme moi qui vais désapprouver une vendetta

Mais ces deux gamines

Ignorent tout des mœurs sexuelles des murs qui parlent

Et des usages des pissotières

Et

Je n'ai rien contre l'hétérosexualité

Mais

LAURA

Dans les toilettes HOMME

Me dégoûte un peu

Mon poème

Mon poème tarde à se montrer ce matin

Il a dû traîner en route

Il a dû couper son réveil

Mon poème s'étire quelque part dans des remugles de mauvais vin ou sur une divorcée quelconque

Rencontrée dans un PMU

Mon poème ne répond pas au téléphone

Viens ici mauvais payeur

On a un contrat tous les deux

Je t'extirpe de ton néant amniotique et toi tu me permets de vivre un jour de plus

Qu'est-ce que je fais, moi, là, tout seul ?

De quoi j'aurai l'air, sans toi, à refuser l'aumône au SDF du bureau de tabac ?

Qu'est-ce que je vais dire aux managers, hein ?

Tu y as pensé, à ça ?

Tentative de description n°1850242 GD 42 (Piétons)

rien ne va jamais assez vite

c'est toujours le problème avec la vie

piétons nous sommes

et le bonheur avec ses deux gros 4X4

laisse peu de choix possibles

le regarder tourner au coin de la rue

ou

fermer les yeux en sentant ses os céder un a un

sous ses roues