Des nouvelles de Nathalie

Le gars

(ou la fille mais il me semble

que ce doit être un gars)

qui a customisé l'affiche de Nathalie Arthaud

semble avoir voulu

dessiner

une faciale.

"Pas très woke" me dis-je

"mais finement exécuté".

C'est-à-dire

pas réalistement

pas de pénis luisant veiné

un petit repli de peau sous le gland violacé

agrémenté de quelques poils qui rebiquent

sur des bourses ridées

dont on croirait deviner chaque pore -

on a plutôt affaire ici à l'idée de bite

dans sa plus simple expression graphique

une sorte d'arrosoir mince s'érige à gauche du visage de Nathalie

tandis qu'à droite, au contraire des traits brancs dynamiques

qu'on attendrait de l'éjaculation d'un vrai bonhomme,

des gouttes dodues semblent couler de son oeil gauche.

Tout cela a comme un air de bas-relief

un air sumérien.

La chose turgescente à gauche

pourrait être un très ancien système d'irrigation

rappelant les premiers pas de l'agriculture

et de l'appropriation des biens.

Ou alors

une la poignée d'une pompe à essence

signe de l'appropriation capitaliste des sous-sols.

Ou alors l'arme de la répression.

Tandis que le sperme manqué à droite

évoque les larmes de colère des travailleurs

de celle colère saine et active

colère qui s'organise, se fourbit, lève le poing

échafaudant des grands soirs brillants de baïonnettes.

De colère

qui est le contraire de la résignation.

Le gars (ou la fille

mais je reste persuadé

qu'il s'agit d'un gars)

a négligé cette vérité élémentaire :

Nathalie fera 0,5

la révolution n'ira pas plus loin que son oreiller

mais

sur le plan du symbole

on ne nique pas une nana

qui a commencé à militer à Lutte Ouvrière

en 1988.

Mardi soir à Oullins

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Elise Labiste était derrière la caméra.

Grégoire Damon (moi) a claqué de la salive.