09/09/2013
Tardieu, Nuel, la poésie, le public, tout ça...
L'ami Jean-Jacques Nuel vient de mettre en lien sur son blog une interview de Jean Tardieu par Christian Cottet-Emard très intéressante à plein de titres. Tardieu y parle de la diffusion de la poésie et du malentendu qui freine sa réception.
Si vous avez l'occasion de cliquer sur ce lien, mettez les enceintes à fond, le son est pourri, mais c'est l'occasion de rappeler quelques évidences : tant qu'il y aura des moments d'ennui au boulot à zoner sur internet, des profs de français un peu dynamiques, des troupes associatives en ayant marre du macramé en silence, des bidouilleurs de voix sur Garage Band et des anars nostalgiques, la poésie ira, d'une façon ou d'une autre, vers son public, si modeste soit-il par les temps qui courent.
Les moyens de diffusion de la poésie, sonore, filmée, en recueils, en plaquettes, en flyers, en MP3, en O et en 1, en chair et en noise, n'ont jamais été aussi nombreux et aussi exploités. Même si ça ne passe pas forcément par les structures éditoriales classiques.
Il y a encore une idée reçue ridicule de la part de nombreuses grosses maisons d'éditions (à part un peu P.O.L.) (dites devant moi que P.O.L. est une petite maison d'édition, que je rigole), selon laquelle on ne pourrait pas se faire de pognon avec des poèmes. Tant pis pour le caviar et les talk-shows, on fera avec ce qu'on a en attendant.
Mais je suis quasiment certain que cette petite superstition corporatiste, d'ordre beaucoup moins littéraire que marketing, finira par leur passer.
PS : A propos de glandouillage sur internet, François-Xavier Farine a eu la gentillesse de poster un petit texte de moi sur son POEBZINE.
10:58 Publié dans fins de séries, Gueuloir | Tags : jean-jacques nuel, jean tardieu, la poésie, diffusion, internet, se faire du pognon sur la lyre | Lien permanent | Commentaires (2)
07/09/2013
Humeur du jour et un peu de pub
mon poème tarde à se montrer ce matin
a dû traîner en route
a dû couper son réveil
à l'heure qu'il est
s'étire sûrement dans des remugles de mauvais vin
[...]
viens par ici
fais voir tes fesses que je te colle mes huissiers
ah mais
on a un contrat tous les deux
je t'extirpe de ton néant amniotique
et toi
tu me permets de vivre un jour de plus
[...]
si ça se précise
ma journée deviendra le sosie
d'une zone commerciale
en bordure d'autoroute
Poème extrait de Mon Vrai boulot, éditions du Pédalo ivre.
08:00 Publié dans Bouts de peau | Tags : mon poème, bordure d'autoroute, mon vrai boulot, humeur du jour, le pédalo ivre | Lien permanent | Commentaires (1)
05/09/2013
Raise the kitchen
j'ai jamais fait ça
et ce sera sûrement la dernière fois
mais je vais être ouvertement politique pour la journée
le jeudi 29 août 2013
les employés de fast-food américains se sont foutus en grève
Seattle Detroit New York etc
60 villes en tout
60 villes
qui ne s'essuieront plus les doigts dans des papiers gras de la même façon
60 villes
où le taux de mortalité lié aux maladie cardiovasculaires
risque de chuter de force
voilà ce que réclament les crève-la-dalle du gras :
hausse des salaires
amélioration des conditions de travail
droit de se syndiquer
en réponse à ces revendications
la direction de Mcdonald's US
a généreusement mis sur son site
un pdf gratuit donnant des conseils de gestion
pour les budgets réduits
moi je dis que c'est de l'art
continuez les gars
allez-y à fond
ce n'est pas à vous que je vais apprendre
comment griller frire vaporiser tailler ou recongeler votre directeur régional
voire le garnir le toaster le mélanger le conditionner et le servir
avec maxi frites pour un dollar de plus
sans que personne ne remarque quelque changement de goût que ce soit
bien sûr vous finirez par vous faire baiser
on va vous foutre aux poubelles on va vous créer des erreurs de caisse on va vous pousser à la démission
et ceux qui auront pas décanillé rapide le gouvernement va leur promettre une bourse d'études contre une petite décennie à fracasser du Syrien
et l'affaire sera classée
mais aujourd'hui
je suis vachement fier d'avoir été un de vos collègues
09:56 Publié dans Gueules de bois | Tags : grève, fast food, strike poverty, droit à se syndiquer, augmentation des salaires, cynisme | Lien permanent | Commentaires (0)