04/05/2014
Donne tout
Déferle-moi noie-moi enfouis-moi des Afghans soumets-moi la Crimée à référendum mange-moi des termites analyse-moi macroéconomiquement discute-moi tes compétences supranationales alerte-moi sur les dangers climatiques fête-moi le travail fête-moi la journée de la femme fête-moi la santé fête-moi un coureur F1 mort canonise-moi deux papes délimite-moi comme zone sans gros relous comme moi triomphe-moi la droite aux européennes mange-moi sur la tête enterre-moi plante des géraniums dessus mange mon pain baise mon chat ou le contraire à ta guise annonce-moi avec regrets que mon profil n'est pas compatible aime-moi comme tu peux explique-moi à ton psy après suis-moi la finale Rennes-Guingamp menace-moi la Russie de sanctions trouve-moi un air de famille avec les deux éléphantes du parc tâte-moi le pouls avec des gants ignifugés invite-moi d'honneur au festival de Cannes classe-moi parmi les espèces en voie de disparition fais-moi une tentative de reproduction en captivité abaisse-moi l'espérance de vie sors-moi de tes statistiques sur les demandeurs d'emploi déclasse-moi sous les auspices de la voie lactée joue-moi la vierge effarouchée sur l'échiquier géopolitique transperce-moi de sarcasme joue-moi à la roulette mets-moi dans les décimales à quantité négligeable oublie-moi sur la liste de mariage bats-moi comme un tapis avec un ustensile prévu à cet effet juge-moi raille-moi flagelle-moi tue-moi si ça rentre dans ton emploi du temps oublie-moi si vraiment ça rouille en ce moment abandonne-moi sur le parvis des église vide-moi des centre-villes à coups d'arrêtés municipaux MAIS PAR PITIÉ laisse-moi dormir une heure de plus.
21:07 Publié dans fins de séries | Tags : crimée, papes, ayrton senna, dormir, éléphantes tuberculeuses | Lien permanent | Commentaires (0)
03/05/2014
Variation sur un thème connu
Pas la peine d'essayer d'y couper. Il va falloir retourner au boulot, tout reprendre à zéro, comme au CP, et brûler des tonnes de cierges en espérant que ça y sera, encore une fois.
Ce n'est pas évident. Ce n'est pas facile. Rien n'est acquis. La cafetière crachote, le soleil te brûle les yeux et tu te demandes où tu as foutu le collyre.
Et personne ne te demande de faire ça. Il n'y a pas de raison. Tu pourrais te payer de belles vacances à enchaîner les séries sur le canapé. Mais non, toi, tu te crois au-dessus de ça, et rien que l'idée d'un jour sans souiller de papier de colle des sueurs froides.
Mais ce n'est pas facile. Ça n'a rien d'évident. Et parfois seule l'idée qu'à l'aune des planètes de l'âge du soleil du big crunch et de toutes ces sortes de choses tu aies exactement la même importance que Jésus, Bouddha, Dante, Marc Lévy et Lady Gaga est capable de te maintenir à ta table.
...
La question de savoir si c'est la conscience professionnelle ou une simple névrose, vraiment, c'est du luxe à ton époque et dans ta position.
15:18 Publié dans Bouts de peau, Gueules de bois | Tags : boulot, s'y remettre, mater des séries, conjonctivite, collyre, cierg | Lien permanent | Commentaires (0)
24/04/2014
Trop-plein II
Tu veux savoir comment c'est la vie quotidienne à Thèbes ?
C'est comme ici.
Il y a de la vaisselle sale, deux biberons qui dépassent, et ça, tu sais que tu ne pourras pas y couper. Il y a les moutons qui paissent sous le lit et encore trois meubles à monter et ce sera pour dimanche prochain. Personne n'a eu envie de faire les courses, mais de toute façon personne n'a envie de se coller à la cuisine. Je t'aime. Moi aussi. Mois aussi. N'oublie pas que je suis là pour...
Et il y a l'insomnie. Des femmes des livres des portes des gares. Tout est soûl sauf toi mais c'est tant mieux, c'est toi qui ramèneras l'ensemble dans sa boîte en fin de soirée, pour que ça ne se tape pas devant la porte du bar, que ça ne fasse pas chier les voisins.
Un messager arrive, il dit que c'est une boucherie. Qu'untel a tué son père couché avec sa mère et qu'on en a pour des siècles à subventionner des poètes pour sauver au moins les apparences.
20:49 Publié dans Gueules de bois | Tags : thèbes, tragédie, oedipe, fin de semaine, vaisselle qui s'accumule, et la bouffe alors ? | Lien permanent | Commentaires (3)