14/06/2015
Des Tanks russes mais pas sur les Champs Élysées
Y
J'ai toujours envié ce truc qu'on dit que les Russes ont.
Ce truc absolu. Jusquauboutiste. Mystique.
Ce truc à régler la moindre peine de cœur la moindre tracasserie administrative avec une bouteille de vodka et un revolver.
Quoi que tu fasses, il n'y a qu'avec un orchestre tzigane que c'est vraiment la classe.
Y a eu la Moscovie le joug tataro-mongol les villes sorties des marais avec des vrais bouts de moujiks le charme discret des boudoirs de Catherine II Stalingrad tout un tas de gens derrière tout un tas de barbelés la gloire sous toutes ses formes et avec tous les types d'armements — comme quoi on perd pas toujours l'occasion de se marrer.
C'est pas Dmitri Karamazov qui dira le contraire mais il n'est peut-être pas de première fraîcheur, n'est-ce pas ?
Tout ça pour vous dire que le Syndicat des poètes qui vont mourir un jour explorent la poésie Slave contemporaine au Korova Bar ce jeudi et que ça va dépoter.
20:03 Publié dans Gueuloir | Tags : lecture de poésie, cedrats, syndicat des poètes qui vont mourir un jour, poésie slave contemporaine, les russes débarquent | Lien permanent | Commentaires (0)
13/06/2015
Petite cosmogonie de poche
la poésie vient de la voix
la voix vient de la guitare
la guitare vient des cigarettes
le cigarettes viennent du cas soc du lotissement qui se cherchait une dinguerie un peu compréhensible chez les notables
et voilà
le cas soc vient du foyer
le foyer vient des élus municipaux
les élus municipaux viennent du taré qui se balade avec son doberman
le doberman vient du sadisme et de la prétention de quelqu'un au XVIIIème siècle
et voilà
le sadisme et la prétention viennent de très loin dedans
le dedans vient de la frustration
la frustration vient de l'insomnie
et voilà
l'insomnie vient de hormones
les hormones viennent des connards de tigres à dents de sabre toujours prêts à charger
les tigres à dents de sabre — pour autant que je puisse en juger — viennent de la bibliothèque
et voilà
la bibliothèque vient de l'Égypte ancienne
l'Égypte ancienne vient du limon
le limon vient des dieux
les dieux viennent de la poésie
et voilà
07:25 Publié dans fins de séries | Tags : cosmogonie, hormones, poésie, lotissement, insomnie | Lien permanent | Commentaires (0)
12/06/2015
Non ce n'est pas les francs-maçons qui dirigent le monde, c'est les poètes
Encore un article sur la poésie sur le site de l'Obs.
Ça ne me dérange pas que Siméon s'exprime.
Ce qui me dérange, c'est que la photo qui illustre l'article ne représente pas Siméon.
Elle représente Verlaine.
Je n'ai rien contre Verlaine.
Mais c'est encore une manière détournée de nous faire comprendre que la poésie, c'est du passé glorieux, du Verbe-Chair à panthéon et à Lagarde et Michard.
En plus, ils n'ont pas choisi un Verlaine Fantin-Latour, LGBT-hipster, yeux énamourés vers son futur marchant d'armes.
Ils ont pris un Verlaine constipation-haut-de-forme.
Hého. Haut de forme. XIXème siècle. Vous savez, quand il y avait des poètes.
Des poètes, vous voulez dire comme les gens vivants qui seront par milliers à Saint-Sulpice ce week-end ?
Comme ceux qui vont foutre le daoua à Sète cet été, comme ils le foutent toute l'année dans des bars associatifs, des squats, des salles de jazz, des écoles dites normales prétendues supérieures, des théâtre, des bibliothèques anar ?
Ouais, des comme ça.
Les poètes sont partout.
Ils dirigent le monde.
Et les plus dangereux ce ne sont pas les honnêtes, ceux cités plus hauts.
Ce sont ceux qui vous font passer leur came en douce, sans dire le mot.
Ceux qui ont érigé l'épopée en exercice cardinal de l'intégration citoyenne.
C'est la raison pour laquelle je ne suis pas tout à fait d'accord avec Siméon : d'accord il y a des poètes qui sauvent le monde, chaque jour, partout, et j'espère bien à mon petit niveau en faire partie. Mais il y en a aussi qui s'ingénient à y foutre un bordel monstre.
Alors plutôt que de pleurer sur le manque de diffusion de l'édition dans ma branche, je préfère continuer à chanter toutes les conneries qui me passent par la tête en manière d'antidote aux leurs. Ça vaut ce que ça vaut mais on dira pas qu'on fout rien.
Et voilà ce qu'on en fait, moi et mes potes, du XIXème siècle :
La photo est de Gilbert Brun et c'est le Syndicat des poètes qui vont mourir un jour qui pose.
...
(Je sais, je n'en finis pas de promettre que je ne parlerai plus de LA poésie sur ce blog. Mais putain, je suis comme tout le monde : je veux bien qu'on m'opprime, pas qu'on se foute de ma gueule. À la bonne vôtre.)
07:00 Publié dans fins de séries, Gueules de bois | Tags : jean-pierre siméon, paul verlaine, l'obs, les poètes sauveront le monde ou le détruiront, coin de table | Lien permanent | Commentaires (0)