12/08/2015
La Ville des sept gares et des mille et trois etc
(à Katia Bouchoueva)
il y a des rues il y a des poètes
il y a des avenues à sept voies et des marchands de glaces
il y a des poètes il y a du bronze
il y a du granit il y a du grès il y a du marbre
il y a des livres
et malgré la chaleur ce sont les seuls qui transpirent
il y a des yeux cloutés il y a un empire
il y a une momie une seule mais qui a rançonné depuis belle lurette toute la ferveur disponible
et il y a et il y a
des Ouzbèkes des Azerbaïdjanais des Kirghizes
dans le bâtiment et dans la voirie − et
ceux qui n'y sont pas allés ont sûrement une vague notion de ce que c'est que la démocratie
quant à ceux qui y sont revenus — paie tes cinq cents grammes de vodkas et ta nuit pour qu'on en parle
...
il y a des rues il y a des poètes et une crampe de quinze millions d'estomacs
une petite fille de 33 ans qui rallume 1917 dès qu'elle voit la mention 48 kopieki
et là-dessus
Pouchkine qui se marre de l'invariance des choses
comme s'il ne remarquait pas l'absence des ivrognes
d'il y a trois ans
23:08 Publié dans fins de séries | Tags : moscou, momie de lénine, 48 kopeks, pouckine, les ivrognes d'il y a trois ans | Lien permanent | Commentaires (1)
29/07/2015
Avantage du purgatoire
...
d'accord la vie c'est de la merde
mais
au XXième siècle
on trouve des romans de Kazantzakis à 90 centimes
sur Priceminister
...
07:03 Publié dans Gros matos | Tags : purgatopire, kazantzakis, le type qui a écrit zorba et la dernière tentation, les génies oubliés c'est poas cher | Lien permanent | Commentaires (0)
27/07/2015
L'arnaque
on s'est bien fait avoir
c'est pété dans l'emballage
si je croyais à l'existence d'une conscience supérieure
je prendrais presque ça pour de l'ironie
eh mec
je sais pas comment ni pourquoi tu as créé le ciel et la terre
ni sur quoi tu t'es fondé pour le rythme des jours
mais moi
j'aurais fait le choix inverse
que les gestes qui rendent fous soient faits une fois pour toutes
manger
laver par terre
remplir cette saloperie de cafetière
en boire le suc
en espérant ne pas se tordre de douleur aux toilettes
et que les gestes saints
soient éternellement reconductibles
souffler
écrire mon plus beau poème
enlever sa culotte
pour la première fois
07:00 Publié dans Gueules de bois | Tags : ironie divine, le temps s'est disloqué, gestes bénis, gestes maudits | Lien permanent | Commentaires (0)