26/11/2012
Moi & ma lorgnette
Moi
je n'ai qu'un petit bout
un petit bout
à ma lorgnette
un tout petit bout
un rien du tout
mais on y ressent
tout le mou
du tout au tout,
du trou au trou.
ZAPPE
toujours les mêmes images
sourires
on dirait que ce monde n'a que du dentifrice à vendre
assurances dentifrice
banques dentifrice
abonnement internet dentifrice
voiture dentifrice
corde dentifrice
urne dentifrice
trois places de cinéma au prix de quatre
des billets privilèges pour nos magasins-partenaires
des chéquiers-cadeaux à distribuer à vos proches
chut
les effrayez pas
le bouchon bouge
nous cherchons à mieux vous connaître
merci de consacrer quelques minutes au questionnaire
...
Majorité de A : vous allez mourir un jour.
Majorité de B : vous allez mourir un jour.
Majorité de C : vous allez mourir un jour et il ne tient qu'à vous qu'une belle Ford suréquipée
ait existé dans l'intervalle
...
le salaud d'assisté qui s'est pendu hier soir par flemme & parce qu'il n'y a rien à la télé
revient chercher un papier
vie & mort
en quelques chiffres
Levé aux aurores pousser la porte à l'heure d'ouverture
s'apercevoir qu'on n'est pas le seul
Prendre un ticket
Faire la queue
Si votre demande concerne une douleur dans le dos ou un point dans le poumon
si vous trouvez que cette vie
n'a pas été à la hauteur côté lombaires
consultez notre fichier sur les maladies mentales
Si votre demande concerne un problème de bonheur merci de rester en ligne
BONHEUR est notre produit le plus vendu
un de nos coachs va vous répondre
Pour tout autre
problème de conscience
prenez votre mal
et patience
le budget du comité d'entreprise ne peut couvrir le salut pour cette année
est-ce que/vous
faites à emporter ?
...
Rien à ajouter ? Non. À retrancher.
Le cou. Cervelle répandue. Viscères dévissés. Nettoyez-moi tout ça.
Services d'hygiène. Services de la voirie. Grandes eaux. Cœur, foie, poumons.
& leur description au 1/1 000 000 ème (chercher au cadastre).
Blason de la Ville : gigantesque intestin vrillé (MANQUE d'ARGENT sur FOND de GUEULE ouverte) et les manifestants en font des tours & des tours & rétrécissent d'autant/
n'empêche qu'ils crient :
poésie YES fleurs des champs NOT/
se débarrasser de la bave & des croûtes & des couches de mots de trop de trop de trop publicitaires de bourdonnements pas assez/
intempestifs/pas
parler pas bouger pas se croire dans le désert/pas
se croire entomologiste/pas se croire décapant/ mais décapeur
/décapeur
peut-être, comme mon petit-cousin Bernard (Dieu ait sa moelle) qui jusqu'aux dernières extrémités de la préretraite
a refusé de croire/que c'est la hernie qui gagnerait/
RIEN À AJOUTER ?/
Non. Mais à enlever.
Enlever la rouille à tout ce qui nous fait tant dérouiller.
S'éclaircir la gorge.
Sculpter à son propre foie,
(toujours le foie)
des fois qu'il resterait des morceaux autour
dignes de foi
pour les vautours.
19:07 Publié dans Bouts de peau | Tags : lorgnette, poésie, questionnaire, file d'attente, résurrection, salut | Lien permanent | Commentaires (0)
04/10/2012
Mes couilles, Mickey !
Je viens de terminer une carrière de trois ans
Dans une enseigne de restauration rapide très connue
Pendant trois ans, je me suis levé
En me demandant de combien de boeufs de poulets et de porcs
J'étais indirectement responsable de la mort
Vingt-cinq minutes
C'était mon temps de trajet quotidien
Vingt-cinq minutes de jambes
Vingt cinq minutes à me faire pousser des jambes dans la tête
Vingt-cinq minutes
C'est le temps d'un accouchement de poème au forceps
Alors après on pouvait bien me dire
Un peu de compétitivité mon pote allez tu vieillis tu deviens mou
On pouvait bien me faire sentir aisselles à l'appui
Qu'il devenait impossible de faire la différence entre
L'odeur des boeufs les poulets les porcs de l'holocauste précité
Et mon moi odeur corporelle
M'en foutais j'avais mon poème
Vingt-cinq minutes
Pour poser ma bombe aux endroits stratégiques
Je sais comment éviter toutes les caméras
Un jour elle explosera
Et vous verrez les taches que fait le rire
Sur vos chemises réglementaires
11:43 Publié dans Bouts de peau, Gueules de bois | Tags : poésie, fast-food, mcdonald's | Lien permanent | Commentaires (2)
26/09/2012
Cover (coda pour un cabaret)
(Melchior Liboa & G. D.. Photo : Samantha Barendson)
l'
épi naissant mûrit de la
faux respecté/sans
crainte du pressoir le pampre tout l'
été
boit les
doux présents de l'au-
rore & moi &moi &moi comme lui b&lle & jeune commeLUI
bien K l'heure pr&sente HAIT de trouble
& d'ennui/je ne
je ne
JE NE
VEUXPASMOURIRENCORE...///...
eh oui on vous a bien niqués
je voulais pas faire poète moi je voulais faire du rock
jouer de la lyre avec les dents balancer lauriers sueur au public & tout le tralala oh yeah
& dans un concert rock il y a des reprises
vous avez pu reconnaître ci-dessus House of the rising sun des Animals
j'ai juste changé l'arrangement musical
06:50 Publié dans Gueuloir | Tags : reprise, melchior liboa, cabaret poétique, samantha barendson, frédérick houdaer, andré chénier, poésie, lecture, the animals | Lien permanent | Commentaires (0)