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30/07/2013

Mon vrai recueil

 

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Après les Vinau, Flahaut et Cabaud, mon premier recueil vient de paraître dans la collection poésie du Pédalo Ivre. 

Comme d'habitude, il va falloir rendre grâces à Fred Houdaer, mon directeur de collection, sans qui j'aurais jamais été capable de pondre ça.

Et à Jean-Marc Luquet, c'est l'éditeur, quand même.

Et sans vouloir me la péter, c'est le moins cher au kilo de la collection.

En tout cas, on a bien bossé.

 

(Pour le commander, c'est ici.)


20/07/2013

Les restaurants M... M... vous souhaitent une bonne et heureuse canicule !

     Je suis calé contre la table à garniture de la centrale et je regarde le conduit d'aération au-dessus de moi. Il est à peine 13 heures 42 et il n'y a absolument rien d'autre à faire en cuisine. Jack est déjà parti recharger les stocks, à une heure pareille, quelle misère. Il ne s'encombre même pas d'une pile de panières et de petites roulettes, il remonte les viandes et les sachets de frites à la main, il prend son temps.

     Moi aussi : pour la première fois depuis trois semaines, je vis seul dans mon corps, sans l'excroissance craintive que Suma m'avait greffée en gage de confiance. C'est beau comme le recouvrement des cinq doigts de la main droite après l'ablation d'un plâtre. Le ronronnement de la climatisation a commencé son ascension saisonnière. C'est chaque année la même chose. La température augmente, les circuits surchauffent. Le bruit s'amplifie d'autant. Un jour on sort du boulot, on allume sa cigarette, et on a des sifflements plein les oreilles. Et le lendemain, on l'entend. On n'entend même plus que ça en cuisine, il est impossible de se concentrer sur autre chose que ce grondement, on fait répéter quatre fois sa commande à la prod, et tout le monde a les nerfs à vif jusqu'à ce que la clim pète pour l'été.

 

     C'est aujourd'hui que ça va se produire, je le sens. Je ne lâche pas le conduit des yeux. Je ne sais plus ce que font les autres, mais je sais ce qu'ils feront dans cinq minutes.

     Et ça ne rate pas. Un claquement résonne, suivi d'un bruit de baudruche qui se dégonfle. Ils sont accueillis par des cris de joie.

Je suis très fier de moi.

Voix de Fabrice par-dessus mon épaule gauche :

       —L'été est en avance, cette année. 

       —C'est pas l'été. C'est moi.

     Fabrice hésite. Il regarde Ed, du côté frites, qui hoche lentement la tête avec un grand sourire. On a l'air sérieux, tous les deux.

 

     —Il faudrait vous reposer un peu, les gars.


Extrait de Fast-food, Work in progress


(NB : Cette page et ses 179 petites soeurs cherchent un éditeur. Hésitez pas.)

16/07/2013

Fins de séries (2)

la canicule qui commence à cracher ses poumons dans les maisons de retraites

 

un pays entier qui se bouffe les poings d'horreur juste pour ajouter le mot éclisse à son vocabulaire

l'union nationale regardant droit en l'air

les patrouilles aériennes qui chient du bleu blanc rouge

et personne pour vérifier si le Président n'avait pas la braguette ouverte à ce moment-là

ou si l'Egypte existait encore


à part ça :

tout va bien on a bien fait de prendre la route de nuit

les bons principes civiques sont encore bloqués à l'aéroport de Moscou

un ou deux otages exécutés de temps en temps ne peuvent pas faire de mal pour se décrasser un peu la fibre historique

&

pour l'expérience mystique

une bonne angine blanche reste une solution pratique et économique


(à suivre)