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30/06/2013

De l'action sociale par l'animation culturelle

 

bibliothèque municipale,toilettes,clodos,lavabo,peigne, cabas, nettoyage, je ne sais pas


(...& ça fait des années que je fréquente la bibliothèque municipale  de L... & ça fait des années que croise des hommes barbus d'un teint de brique fumée dans le sas des toilettes du rez-de-chaussée, des hommes barbus avec des mains violettes & des manteaux ajourés quelque soit la saison, un sac est posé devant eux retenu par un genou contre le cache-tuyau du lavabo...)

(...& ça fait des années que je sais avec quelle application ils se peignent & se peignant adorent insulter le monde et les toilettes de la bibliothèque municipale et son sas où c'est pas vrai enfin & où bordel de dieu on n'est jamais tranquille...)

(...& je sais le vent le frimas la houle dans leur bouche et un enculés de merde je te je te je te ferai bouffer ton tu va voir clapotis surnageant de temps à autre...)

(... & je sais qu'avant Joyce et le monologue intérieur chacune de leurs imprécations commençait par des quelle ne fut pas ma surprise des n'était la certitude qui me tenait & des oui !... Car, me disais-je...)

(...mais quelque soit le procédé je sais que c'est l'instant où je voudrais m'envoyer des avalanches de nerfs de boeufs pour me punir de ne pas avoir un dictaphone sur moi pour enregistrer la seule vérité du monde remâchée encore & encore & en-dehors des heures ouvrables jusqu'à en devenir violette, brique, barbue & soigneusement peignée dans le sas des toilettes de la bibliothèque municipale de L...)

(... de même que je sais au rasoir comment ils tassent avec amour les piles de slips lavés à la main dans le cabas kingsize du hard-discount le plus proche & arrivent à le transformer (le cabas, pas le hard-discounten ballot prêt pour la route de la soie...)

(... mais AVANT le sas AVANT le peigne AVANT le slip propre & essoré à raideur cadavérique JE NE SAIS PAS comment on se lave dans le réduit des toilettes de la bibliothèque municipale de L... JE NE SAIS PAS comment on arrive à tenir où on pose les vêtements sales & où les propres COMBIEN il faut de doses de savon liquide du distributeur pour astiquer le corps entier S'IL EST seulement POSSIBLE de se nettoyer correctement les fesses le sexe le périnée & de les maintenir assez longtemps à hauteur du lavabo en se hissant sur la pointe des pieds pour rincer correctement les poils & les faire dégorger leur jus savonneux SANS transformer le réduit en piscine olympique...)

(... & JE NE SAIS PAS quelle adresse demande le fait de se tenir debout sur ses chaussures repliées & ne pas se choper de mycoses dans cette salle des pas perdus rupestre d'1 m² NI si on arrive à oublier les mains sous le filet d'eau chaude que les aisselles ont déjà refroidi NI si on arrive à s'oublier soi-même à faire le vide à être sous la douche QUAND même & à bander doucement comme ça pour soi-même & à se taper une petite branlette doucement comme ça pour soi-même malgré les bites & les têtes de mort & les svastikas gravées sur les murs ça JE NE LE SAIS PAS non JE NE LE SAIS PAS & JE NE LE SAURAI SÛREMENT JAMAIS...)

 

(... & je...)

(...me prétends de gauche...)


24/06/2013

Mise au point sur quelques notions touchant au classicisme littéraire

(âme :

 

glande de petite taille 

située à l'embouchure du gros intestin

produisant un liquide visqueux & transparent d'un pH à forte acidité

assez semblable

à des larmes


l'atrophie de cette glande 

— entraînée par certains troubles psychiques et somatiques —

peut entraîner la mort)


(et 

coeur :

glande de petite taille

située à l'embouchure du côlon

produisant

un liquide visqueux d'une forte placidité

assez semblable 

au sang

 

l'atrophie de cette glande

provoquée par certains etc...—

peut entraîner etc

AUSSI.)


(Je sais ce que c'est que la modernité mais j'ai connu

trop de cardiaques et de dépressifs dans ma vie

pour me passer de vocabulaire spécialisé.)

21/06/2013

La Semaine à venir

La semaine à venir ressemble toujours à un continent inatteignable.

Je peux geler, me souffler sur les mains, écouter le lent craquèlement de mes lèvres, il faut pourtant que ma demi-noix de coco et mes présents moisis depuis des lustres gardent le cap.

Ce n’est pas que les voisins me causent beaucoup de dérangement. Mais à force de sucer entre mes gencives nues des biscuits durs comme la quille de mes galions de jadis, le défilement des jours a fini par me sembler quelque peu insipide.

En quelques années j’ai pu me glorifier d’une heure ou deux de sommeil. C’est suffisant pour garder le cap, et aussi pour se rappeler de la terre et du ciel quelles sont les places respectives. Oh, il m’arrive bien quelquefois de. Mais Dieu me repêche. Il me prend entre le pouce et l’index, remet ma noix dans le bon sens et retourne s’asseoir sur son trapèze.

Je crois qu’Il me sait gré d’avoir choisi comme embarcation une demi-noix de coco et pas une statue de la Liberté ou une mégalopole moderne : c’est plus facile pour la pêche.

A moins qu’Il ne soit intrigué par l’étrange bête que voilà, avec sa noix. Qui lui ressemble si peu.

En réalité ce n’est pas moi qui ai choisi la noix. La noix s’est imposée. La noix était disponible, moi aussi. On s'est trouvé par hasard. J’ai fait avec le principe de réalité. Et une autre réalité, est qu’il m’ennuie un peu, ce dieu, avec son trapèze et ses manières de fils de famille. Il ne me parle jamais. Il me regarde toujours d’un air béat. Il ne cille pas. Il ne change pas.

Moi, je change. Chaque jour, une nouvelle ride. Et ce dieu d’une prévisibilité pathétique.

 

S’il n’y avait ces repêchages périodiques, et ce froid dans tous les membres qui me rendent la nage difficile, je crois bien que je le laisserais tomber. Je lui dirais ses quatre vérités et je m’en irais.

 

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Et la semaine à venir qui ressemble toujours à un continent inatteignable.