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21/06/2013

La Semaine à venir

La semaine à venir ressemble toujours à un continent inatteignable.

Je peux geler, me souffler sur les mains, écouter le lent craquèlement de mes lèvres, il faut pourtant que ma demi-noix de coco et mes présents moisis depuis des lustres gardent le cap.

Ce n’est pas que les voisins me causent beaucoup de dérangement. Mais à force de sucer entre mes gencives nues des biscuits durs comme la quille de mes galions de jadis, le défilement des jours a fini par me sembler quelque peu insipide.

En quelques années j’ai pu me glorifier d’une heure ou deux de sommeil. C’est suffisant pour garder le cap, et aussi pour se rappeler de la terre et du ciel quelles sont les places respectives. Oh, il m’arrive bien quelquefois de. Mais Dieu me repêche. Il me prend entre le pouce et l’index, remet ma noix dans le bon sens et retourne s’asseoir sur son trapèze.

Je crois qu’Il me sait gré d’avoir choisi comme embarcation une demi-noix de coco et pas une statue de la Liberté ou une mégalopole moderne : c’est plus facile pour la pêche.

A moins qu’Il ne soit intrigué par l’étrange bête que voilà, avec sa noix. Qui lui ressemble si peu.

En réalité ce n’est pas moi qui ai choisi la noix. La noix s’est imposée. La noix était disponible, moi aussi. On s'est trouvé par hasard. J’ai fait avec le principe de réalité. Et une autre réalité, est qu’il m’ennuie un peu, ce dieu, avec son trapèze et ses manières de fils de famille. Il ne me parle jamais. Il me regarde toujours d’un air béat. Il ne cille pas. Il ne change pas.

Moi, je change. Chaque jour, une nouvelle ride. Et ce dieu d’une prévisibilité pathétique.

 

S’il n’y avait ces repêchages périodiques, et ce froid dans tous les membres qui me rendent la nage difficile, je crois bien que je le laisserais tomber. Je lui dirais ses quatre vérités et je m’en irais.

 

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Et la semaine à venir qui ressemble toujours à un continent inatteignable.