Les drôles d'I.D. de Claude Vercey

Pour ceusses pour qui Gros textes, Polder, et Décharge (la revue), et I.D., sont des notions familières (et si vous vous intéressez à la poésie contemporaine ça a des chances d'être votre cas), rien à dire.

Pour les autres, c'est à découvrir, et plus vite que ça.

Je remercie Claude Vercey (grand Manitou des éditions G.T. avec Yves Artufel), qui a eu la gentillesse de me lancer un petit coup de pouce numérique  que vous trouverez ici, avec une citation de mon texte inédit Minera, que certains ont déjà entendu un soir de septembre 2012, place Sathonay à Lyon.

Les I.D., c'est des itinéraires de délestage.

Comme quoi l'été reste la bonne saison pour perdre un peu de poids.

Le mot le concept

je parle de Dieu

je parle de Dieu

je parle de Dieu

 

je parle de Dieu parce que c'est nécessaire

parce que certains jours ça étrangle si fort

que j'ai besoin de hurler toutes les conneries qui me passent par la tête

pour ne pas éclater

 

je parle de Dieu

je parle de Dieu

 

et puis avoir quelqu'un à insulter pour de bonnes raisons quand on est soûl

c'est quand même un confort

 

alors oui je cause

je cause de Dieu

je cause

comme un pilier de PMU un soir d'apocalypse

accoudé à mes incertitudes lexicales

et à ma mauvaise foi

toi

arrête de me bassiner avec ta force

ton quelque chose pas forcément conscient

qu'est-ce que tu veux que j'en foute de ton déisme

est-ce que

ça a le sang chaud

une abstraction 

 

je parle de Dieu

je parle de Dieu

je parle de Dieu

tu sais

c'est pas si compliqué

c'est comme quand tu as bu

que tu es connecté avec le monde entier

et le monde entier t'apparaît alors tel qu'il devrait être

très cool jazz

la tête légèrement renversée vers l'arrière

la cigarette qui tient tout seul

ne manque plus que le piano

 

je parle de Dieu

Je parle de Dieu

Dieu

c'est justement le piano qui manque

 

et viens pas m'emmerder avec des questions de foi

la foi

ça ne sert à rien

est-ce que ça t'a déjà aider à changer une corde de guitare

à regonfler un pneu

à récurer six cents assiettes en deux heures

ou à changer une couche sans trembler

malgré tes trois grammes d'alcool

moi non

alors que la pratique

si