11/02/2016
Grippe
grippe, a dit le doc.
je veux pas le savoir, j'ai dit.
je suis plus gros que ce virus.
c'est pas aujourd'hui que je vais me laisser intimider
on n'est pas dans la cour du collège Pierre et Marie Curie en 1996,
et d'ailleurs j'ai assez bossé sur moi-même pour me convaincre
que ça n'a jamais existé le collège Pierre et Marie Curie en 1996.
mais : grippe, a dit le doc.
me regardez pas comme ça
quelqu'un a mis mon cerveau dans un coffre-fort
à des milliers de kilomètres d'ici,
peut-être quelque part dans le Nevada
peut-être en Sibérie
et ça n'a rien à voir avec la culture des bacilles c'est
la géopolitique
c'est la finance internationale.
grippe, a dit le doc.
n'importe quoi.
d'abord je dors très bien : des nuits d'une demi-heure
huit fois par nuit.
et puis ce matin je suis arrivé jusqu'à la cafetière
même s'il ne me restait plus assez d'énergie pour appuyer sur le bouton.
mais le doc me regarde encore et dit : grippe.
l'assurance du scientifique occidental...
un chamane d'Amazonie m'a confondu avec son animal-totem
et mon esprit est actuellement bloqué au-dessus de l'Atlantique
il se bouffe les fumées de soufre d'un cargo de fret en provenance de Bâton-Rouge.
j'ai d'ailleurs fait huit ou dix fois le tour
de la liste exhaustive des terreurs nocturnes de l'enfant de 2 à 31 ans
et ce en seulement cinq jours
est-ce que j'aurais réussi un pareil itinéraire si j'étais
malade ?
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(le doc me regarde. il attend ma carte vitale. maintenant il se tait, mais dans son regard luit un mot :
GRIPPE.)
15:03 Publié dans Gueules de bois | Lien permanent | Commentaires (0)
10/02/2016
Cabaret néo-burlesque avec cahe-tétons sur les poète
Guys,
Loin de moi l'idée de faire de la pub aux autres, mais ce coup-ci c'est Sammy Sapin qui s'dépucèle de la scène.
Comme d'habitude : Périscope, Lyon, dimanche St Valentin, 17h...
Au plaisir de.
07:00 Publié dans Gueuloir | Tags : cabaret poétique, périscope, fred houdaer, sammy sapin, mélanie leblanc, kenny ozier lafontaine, jean-louis massot | Lien permanent | Commentaires (0)
06/02/2016
Pas dire qu'il puait
je voulais pas dire dingue
je voulais dire que ce type doit être roi
manager comptable responsable marketing dans une région très lointaine
de notre cortex cérébral commun
je voulais dire
que je sais quelque chose sur lui :
il a gros
il a énorme
et c'est quelque part du côté des poumons
bien sûr il l'a déjà fait comme ça d'insulter des personnes et des biens que
lui seul apparemment peut voir mais
au moment où ça le prend
au fond vers les ordinateurs
il a quand même cette illusion — c'est pour ça que je l'aime —
que c'est quelque chose
comme une bétonnière
que ça tourne, que ça macère, que ça fait un boucan
à arrache un haussement de paupière aux vieux qui lisent le Progrès et le Figaro dans la salle périos
mais qu'il suffit de mettre assez de coups de pelle et qu'on peut
vider
après, bien sûr
il se sent tout con
avec sa sueur seule pour témoigner du fait qu'il est
concret et repérable par les services sociaux
(je voulais pas dire con je voulais dire Napoléon ou Alexandre dans une
région de notre mauvaise gueule de bois commune très éloignée des isoloirs)
moi travailleuse du verbe
rabatteuse de salive
vendeuse de postillons
je voulais pas dire qu'il puait
je voulais dire je ne saurais jamais dire à quel point
être dans un lieu public entre nos gueules publiques de gens publics
est toujours riche d'imprévus et de possibilités
société Grande Narine
il y a un temps pour s'emmerder et un temps pour ramasser les morceaux
certains jours j'en chialerais de reconnaissance
07:25 Publié dans Bouts de peau, fins de séries | Tags : pas dire qu'il puait, dingue, insulter les personnes et les biens | Lien permanent | Commentaires (0)