15/05/2015
Dans le cerveau gauche
c'est pas exactement que le bonheur rende malheureux
pas exactement
c'est qu'il faut toujours trouver l'énergie quelque part
comme la peau manquera aux fesses des greffés du visage
...
le ver est dans le cerveau gauche il mange il cogite il se pose des tas de questions
une armée en campagne peut-elle se comporter autrement qu'une armée en campagne ?
deux historiens plus deux historiens ont-il déjà fait plus que quatre gentils paumés occupés à raconter des histoires pour endormir les enfants ?
...
quand il a bien bouffé il dort le ver
souvent c'est la déprime qui suit quand la sieste a été trop longue
faut faire des cabrioles plutôt que de ramasser la trottinette étalée au milieu du salon
et l'idée de la cigarette meilleure que la cigarette elle-même
...
c'est pas que le bonheur soit mauvais pour la silhouette
n'empêche que quand je me croise dans une glace il y a souvent un peu de mauvaise conscience qui dépasse
c'est tellement éloquent
et il y a tellement d'espaces d'expression
que ça donnerait presque envie d'aimer le silence
...
liberté
y a eu tellement de gens bonne volonté pour écrire ton nom partout
que ça en devient de l'intimidation
14:28 Publié dans fins de séries | Tags : liberté, ver, intimidation, bonheur | Lien permanent | Commentaires (0)
04/07/2014
C'est quand même moi qui parlerai pendant la cérémonie (et tout le monde chialera)
... et je ne t'ai pas dit que si j'avais filé c'est parce que j'avais peur que ta scoumoune devienne contagieuse.
Maintenant, tout le monde recommence à mourir, les femmes et les enfants d'abord pour bien montrer que l'ordre des choses c'est de la merde, les filles chialent, les mecs s'allument des cigarettes et regardent ailleurs des fois qu'ils y auraient l'air plus malins, la paperasse s'amasse dans un coin prête à leur exploser à la gueule, je pousse un soupir de soulagement.
J'aimerais bien te dire que je me sens coupable, mais le seul sentiment que j'arrive à raccrocher quand je pense à toi, à tes galères et à comment tu as si bien réussi à les rendre pires qu'elles n'étaient, c'est d'être encore vivant. Et d'aimer ça.
Ce n'est pas un sentiment du cœur, c'est un sentiment des dents. C'est comme ça. Je ne suis pas sadique, j'ai le vertige. Et toi, mon vieux, tu te l'es creusée sacrément profond.
Si un jour tu remontes, il faudra que tu te rendes compte que je n'exagérais pas.
Cette ville porte malheur. Et il y est bon, le malheur, pas cher du mètre carré, doux aux lombaires que c'en est presque la forme ultime du bonheur, comme on dit par ici.
Et c'est dangereux pour la poésie. C'est toujours moins de raisons de mettre un réveil à six heures du mat et d'aller au clavier, voilà ce que je trouve à dire d'intelligent un jour comme aujourd'hui.
Je le savais. J'aurais pu te le dire. Mais le malheur t'allait si bien.
Comme quand on avait quinze ans, qu'on pensait que c'était l'attitude la plus classe du monde, qu'on apprenait la guitare rien que pour trouver un débouché à nos plus belles éjaculations, et que l'amour de l'art venait de guerre lasse.
11:19 Publié dans Gueules de bois | Tags : scoumoune, contagion, prendre un train vite fait et jamais revenir, bonheur, malheur, guitare, éjaculations, vertige, ville qui porte malheur, prix des loyers à saint-étienne | Lien permanent | Commentaires (0)
24/03/2013
Dimanche après l'autre
moi et ma gueule de bois
on a fini par devenir potes
on a des longs dimanches comme ça
oeil efface trois lignes du Deutéronome
cerveau boit sa propre substance
et foie crie je suis là je suis là
moi et ma gueule de bois
on a la langueur romantique
on vit dans un poème
on attend les anges du dimanche soir
emmitouflés d'angoisse
et l'insomnie
moi et ma gueule de bois
pot de colle entre les matous
peau de gueule peau de bois collée à tous les trous
on veut tout
la pesanteur des membres
les fantômes ricaneurs
la fin de la douleur
on descend si bas parfois
qui je me demande où j'ai pu mériter
une telle promesse de bonheur
gueule de bois
ma copine
on ira demain tout astiquer
recoller les morceaux de tout et de nous-mêmes
se faire pardonner
ma gueule de bois
miracle au bout de la semaine
je t'aime
15:43 Publié dans Gueules de bois | Tags : gueule de bois, dimanche, bonheur | Lien permanent | Commentaires (0)