01/09/2017
Et maintenant
Lyon, le 27 juillet 2017
Grégoire Damon
2 rue ^¨$*££ 69007 Lyon
06 77 57 50 79
à
Madame & !#&°°) ! ç ;++ù%
Chargée de recrutement/suivi des contrats des non titulaires
Bibliothèque Municipale de Lyon
30 boulevard Vivier Merle 69003 Lyon
OBJET : Démission
Madame,
Je, soussigné Grégoire Damon, ai l’honneur de vous présenter ma démission du poste d’agent technique au service de la navette, que j’occupe depuis le 06/03/2017 dernier.
Ce poste m’a beaucoup apporté. Cependant, comme je vous l’ai dit au cours de notre entretien, je viens de recevoir une bourse d’écriture, qui va me permettre de me consacrer entièrement à mon projet littéraire en cours durant quelques mois.
Il s’agit d’un projet qui me tient particulièrement à cœur – aussi, et pour les raisons familiales que nous avons évoquées, je souhaiterais réduire avec votre autorisation mon préavis de démission, afin de quitter mon poste le 31 août 2017 au soir.
Dans les mois qui viennent, je vais donc prendre 25 kilos, fumer trente à trente-cinq cigarettes par jour, alterner des phases d'exaltation incontrôlée et d'abattement absolu. Je vais écrire trop, trop vite, couper, écrire encore, couper à nouveau. Je vais attraper des douleurs lombaires dues à une mauvaise position et des migraines oculaires que je soignerai en enchaînant ibuprofène et paracétamol. À quoi s'ajouteront troubles du sommeil et de l'attention et une certaine tendance à négliger les tâches administratives.
Et je vais bosser.
Et je vais bosser.
Et je vais bosser.
En vous remerciant d’avance de l’attention que vous porterez à ma demande, je vous prie d’agréer l’expression de mes salutations distinguées,
Grégoire Damon
14:38 Publié dans fins de séries, Livre | Tags : démission, bourse, au boulot maintenant | Lien permanent | Commentaires (0)
20/08/2017
Parce que l'Été de Cristal aussi doit avoir une page 83
Cher Philip Kerr,
Honnêtement,
je n'en
ai rien
à
foutre
de comment
ils ont ouvert
le coffre-fort.
Arrivé à ce stad,
c'est à dire p.83,
je crois que j'ai cerné
l'essentiel :
le détective Bernard Gunther
est un de ces types
à qui on ne la fait pas.
Un type avec du vécu,
désabusé
et légèrement
alcoolique,
comme ça se fait dans ce milieu.
Bien, bien.
Qui se tape
des employées de blanchisseries,
des stars de cinéma.
Bien, bien.
Tant mieux pour lui.
Alors,
pourquoi m'en faire pour lui ?
Il faut que je te dise un truc,
Philip Kerr :
l'intrigue
on
s'en
bat
les couilles.
(ai-je envie d'écrire,
puis pris d'un scrupule,
je précise :
l'intrigue
JE
m'en
bas
les
couilles)
Il y a tellement mieux
à attendre
d'un roman.
Policier ou non,
on s'en fout -
je ne lirai jamais un roman
PARCE QUE c'est un polar,
et je ne rejetterai jamais un roman
PARCE QUE c'est un polar.
Tu sais, une fois,
j'ai lu un roman d'Agatha Christie.
Ça s'appelait Le Meurtre de Roger Ackroyd,
et une fois qu'on m'a eu dit
que c'était le narrateur l'assassin,
j'ai eu
tout le loisir de me concentrer
sur l'atmosphère,
sur la personnalité
insupportable et fandarde
d'Hercule Poirot,
sur les petits portraits acides de
la bourgeoisie anglaise -
une vieille bourge décrite par exemple
comme un "bizarre complexe de perles et de dents",
ou quelque chose comme ça.
Tous ces petits
qui font une écriture,
qui font qu'on a raison de lire
toujours plus de livres,
indépendamment du fait qu'on aime à s'occire
dans les villes petites ou grandes,
et que les voisins,
parce que c'est leur nature de voisins et qu'ils s'emmerdent,
aiment bien savoir qui a fait le coup.
Allon, Philip, soyons sérieux.
L'Été de cristal.
Les petites cuites de Bernard Gunther.
Ses petites baises.
322 pages.
Alors que je n'ai toujours pas lu Les Démons de Dostoïevski
dans la traduction de Markowicz.
Alors que La Liberté ou la mort de Kazantzaki
attend sur ma table de nuit.
Alors que je n'ai même jamais lu
La Crucifixion en rose
d'Henry Miller.
Hein.
Alors que je viens d'acheter les oeuvres romanesques complètes
de Bertrand Blier.
23:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
27/11/2016
Sammy Sapin publie
Sammy Sapin, c'est mon camarade de REALPOETIK.
Alors il publie un livre.
C'est l'histoire de Wittgenstein et de Bukowski.
Et c'est vachement bien. Me demandez pas pourquoi.
Pour l'acheter avant cinquante ans et ainsi pas rater votre vie, ou pour rattraper le coup si vous avez dépassé, toutes les infos sont sur le site de Sapin.
17:00 Publié dans Livre | Tags : sammy sapin, polder, wittgenstein, bukowski | Lien permanent | Commentaires (0)