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21/09/2017

Ce que je fous, là maintenant II

Comment dire un roman qui serait comme un film de Pierre Salvadori...

Comment dire un roman qui serait comme un film de Chatiliez...

Un roman qui serait un roman du terroir mais pas pour les vieux...

Un roman qui serait un western mais pas pour les mecs qui en ont...

Un roman qui serait comme le film Les Grades gueules de Robert Enrico, mais moins viril que Bourvil...

Un roman qui serait comme un roman américain mais alors franchouillard...

Un roman qui rendrait au rut des cigales leur importance centrale dans la sensibilité et la littérature contemporaines...

Qui sont la même chose...

Un roman qui serait comme une raison de kiffer être une ville de province de deux mille habitants...

Une histoire de ploucs...

Une histoire d'anis...

De solides mères de famille, cheveux courts, décolorés...

Leur prénom en idéogrammes chinois tatoué sur les reins...

Canapé en cuir...

Lotissement aux maisons crépies toutes pareilles, kilos jamais perdus après la naissance du deuxième...

Et pourtant un vieux reste de romantisme...

Des prérogatives à jour sur la queue du Don Juan local...

Lui aussi a pris du bide...

Mais il a toujours ses beaux yeux...

Une histoire de tout ça, de tout ça...

Plus la dignité, aussi tiré par les cheveux que ça puisse paraître...

Le label Ville Fleurie, l'infime variante locale dans la préparation du gratin de ravioles...

Tout ça, tout ça...

 

18/09/2017

Ce que je fous, là maintenant

J'ai très envie de vous causer de ce que je fous, là maintenant.

Mais je ne le ferai pas, non, je ne le ferai pas,

je

suis beaucoup trop superstitieux pour ça.

Disons que c'est un Gros Truc en Prose (GTP).

Disons que j'ai le feu au cul et une date butoir.

Disons que j'essaie de faire comme une cathédrale (oh, une petite ! une cathédralinette de sous-préfecture rurale !)

et que de très logiquement je commence par mosaïques,

je

verrai pour les murs après.

Ça va s'casser la gueule, que vous dites ?

Ça va s'casser la gueule.

Tant pis, on r'montera l'bouzin.

Et bonne semaine à tous.

 

01/09/2017

Et maintenant

Lyon, le 27 juillet 2017

 

Grégoire Damon

2 rue ^¨$*££ 69007 Lyon

06 77 57 50 79

gregoire.damon@gmail.com

 

à

 

Madame & !#&°°) ! ç ;++ù%

Chargée de recrutement/suivi des contrats des non titulaires

Bibliothèque Municipale de Lyon

30 boulevard Vivier Merle 69003 Lyon

 

OBJET : Démission

 

 

 

Madame,

 

 

Je, soussigné Grégoire Damon, ai l’honneur de vous présenter ma démission du poste d’agent technique au service de la navette, que j’occupe depuis le 06/03/2017 dernier.

 

Ce poste m’a beaucoup apporté. Cependant, comme je vous l’ai dit au cours de notre entretien, je viens de recevoir une bourse d’écriture, qui va me permettre de me consacrer entièrement à mon projet littéraire en cours durant quelques mois.

 

Il s’agit d’un projet qui me tient particulièrement à cœur – aussi, et pour les raisons familiales que nous avons évoquées, je souhaiterais réduire avec votre autorisation mon préavis de démission, afin de quitter mon poste le 31 août 2017 au soir.

 

Dans les mois qui viennent, je vais donc prendre 25 kilos, fumer trente à trente-cinq cigarettes par jour, alterner des phases d'exaltation incontrôlée et d'abattement absolu. Je vais écrire trop, trop vite, couper, écrire encore, couper à nouveau. Je vais attraper des douleurs lombaires dues à une mauvaise position et des migraines oculaires que je soignerai en enchaînant ibuprofène et paracétamol. À quoi s'ajouteront troubles du sommeil et de l'attention et une certaine tendance à négliger les tâches administratives.

 

Et je vais bosser.

 

Et je vais bosser.

 

Et je vais bosser.

 

En vous remerciant d’avance de l’attention que vous porterez à ma demande, je vous prie d’agréer l’expression de mes salutations distinguées,

 

 

 

 

Grégoire Damon