20/08/2017
Parce que l'Été de Cristal aussi doit avoir une page 83
Cher Philip Kerr,
Honnêtement,
je n'en
ai rien
à
foutre
de comment
ils ont ouvert
le coffre-fort.
Arrivé à ce stad,
c'est à dire p.83,
je crois que j'ai cerné
l'essentiel :
le détective Bernard Gunther
est un de ces types
à qui on ne la fait pas.
Un type avec du vécu,
désabusé
et légèrement
alcoolique,
comme ça se fait dans ce milieu.
Bien, bien.
Qui se tape
des employées de blanchisseries,
des stars de cinéma.
Bien, bien.
Tant mieux pour lui.
Alors,
pourquoi m'en faire pour lui ?
Il faut que je te dise un truc,
Philip Kerr :
l'intrigue
on
s'en
bat
les couilles.
(ai-je envie d'écrire,
puis pris d'un scrupule,
je précise :
l'intrigue
JE
m'en
bas
les
couilles)
Il y a tellement mieux
à attendre
d'un roman.
Policier ou non,
on s'en fout -
je ne lirai jamais un roman
PARCE QUE c'est un polar,
et je ne rejetterai jamais un roman
PARCE QUE c'est un polar.
Tu sais, une fois,
j'ai lu un roman d'Agatha Christie.
Ça s'appelait Le Meurtre de Roger Ackroyd,
et une fois qu'on m'a eu dit
que c'était le narrateur l'assassin,
j'ai eu
tout le loisir de me concentrer
sur l'atmosphère,
sur la personnalité
insupportable et fandarde
d'Hercule Poirot,
sur les petits portraits acides de
la bourgeoisie anglaise -
une vieille bourge décrite par exemple
comme un "bizarre complexe de perles et de dents",
ou quelque chose comme ça.
Tous ces petits
qui font une écriture,
qui font qu'on a raison de lire
toujours plus de livres,
indépendamment du fait qu'on aime à s'occire
dans les villes petites ou grandes,
et que les voisins,
parce que c'est leur nature de voisins et qu'ils s'emmerdent,
aiment bien savoir qui a fait le coup.
Allon, Philip, soyons sérieux.
L'Été de cristal.
Les petites cuites de Bernard Gunther.
Ses petites baises.
322 pages.
Alors que je n'ai toujours pas lu Les Démons de Dostoïevski
dans la traduction de Markowicz.
Alors que La Liberté ou la mort de Kazantzaki
attend sur ma table de nuit.
Alors que je n'ai même jamais lu
La Crucifixion en rose
d'Henry Miller.
Hein.
Alors que je viens d'acheter les oeuvres romanesques complètes
de Bertrand Blier.
23:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
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