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19/09/2013

Questions de linguistique

Quand l'Indien du village trafique des clopes de contrebande pour payer sa cirrhose, c'est dans la langue que ça se passe.

Quand ton poing a envie d'aller dormir dans ma gueule, c'est dans la langue.

Quand tu sens un peu la sueur et que tu as peur que ça s'entende, c'est dans la langue.

Quand tu dis merde à tout en ouvrant une méthode Assimil, c'est dans la langue.

Quand tu te fais arnaquer au change parce que tu ne savais pas qu'il y avait la gueule de George Washington sur les billets d'un rouble, c'est dans la langue.

Quand ton dictaphone ne te rend que le chant des baleines, c'est dans la langue.

Quand l'abbé Grégoire éradique tes dialectes, c'est dans la langue.

Quand tu as encore passé toute une journée sans penser à l'existence du basque, c'est dans la langue.

Quand tu réclames la parole et que tu as soudain l'impression de causer en basque, c'est dans la langue.

Quand tu réclames un peu de respect pour tes pots de fleurs et que tu as soudain l'impression de causer un dialecte amérindien, c'est dans la langue.

Quand tu essaie de retrouver dans ta tête le nom de ne serait-ce qu'un dialecte amérindien, c'est dans la langue.

Quand tu n'as vraiment plus envie de te demander comment sonne la poésie traditionnelle indonésienne, c'est dans la langue.

Quand tu as enfin pigé que plus deux personnes parlant la même langue poursuivent une conversation, plus forte est la probabilité que la question d'où est-ce qu'on va trouver un Tunard qui vend de la vodka à un prix honnête à cette heure-ci arrive sur le tapis — c'est dans la langue.

Quand tu viens de résister à la tentation de corriger au moins trois fautes de français dans un discours nationaliste, c'est dans la langue.

Quand tu es sur Wikipedia et que tu te demandes comment on dit suomi en finlandais, c'est dans la langue.

Quand ça t'a pris une vie pour reconnaître le subjonctif à REQUIESCAT, c'est dans la langue.

 

Je ne sais pas si ça a un rapport avec ce qui se passe les deux dimanches qui viennent, mais j'espère qu'on s'y croisera.

16/09/2013

Quatrième forum des langues du monde

Affiche-réduite-forum.jpg

Le forum des langues, ce serait un peu comme une méthode Assimil géante à ciel ouvert : une occasion de rompre avec le quotidien, d'approcher les cultures les plus diverses et de les grappiller tranquillement au rythme qui vous convient.

Comme l'année dernière, un cabaret poétique spécial, toujours animé par el magnifico Fred Houdaer, se tiendra à partir de 18 heures 30.

J'en serai, et comme une occasion en vaut une autre pour inventer le rock'n'roll, je suis en train de vous concocter un texte entièrement inédit.

La nouveauté, c'est que se tiendra toute la journée, dans une tente, à l'abri des rigueurs de la toundra, des froids andins et des chinouks vicelards de la place Sathonay, Lyon, France, monde, un marathon poétique, organisé par le même Fred, où vous pourrez vous mettre dans l'oreille un gigantesque pot-pourri des poètes du monde entier, morts ou vifs.


09/09/2013

Tardieu, Nuel, la poésie, le public, tout ça...

L'ami Jean-Jacques Nuel vient de mettre en lien sur son blog une interview de Jean Tardieu par Christian Cottet-Emard très intéressante à plein de titres. Tardieu y parle de la diffusion de la poésie et du malentendu qui freine sa réception.

Si vous avez l'occasion de cliquer sur ce lien, mettez les enceintes à fond, le son est pourri, mais c'est l'occasion de rappeler quelques évidences : tant qu'il y aura des moments d'ennui au boulot à zoner sur internet, des profs de français un peu dynamiques, des troupes associatives en ayant marre du macramé en silence, des bidouilleurs de voix sur Garage Band et des anars nostalgiques, la poésie ira, d'une façon ou d'une autre, vers son public, si modeste soit-il par les temps qui courent.

Les moyens de diffusion de la poésie, sonore, filmée, en recueils, en plaquettes, en flyers, en MP3, en O et en 1, en chair et en noise, n'ont jamais été aussi nombreux et aussi exploités. Même si ça ne passe pas forcément par les structures éditoriales classiques.

Il y a encore une idée reçue ridicule de la part de nombreuses grosses maisons d'éditions (à part un peu P.O.L.) (dites devant moi que P.O.L. est une petite maison d'édition, que je rigole), selon laquelle on ne pourrait pas se faire de pognon avec des poèmes. Tant pis pour le caviar et les talk-shows, on fera avec ce qu'on a en attendant.

Mais je suis quasiment certain que cette petite superstition corporatiste, d'ordre beaucoup moins littéraire que marketing, finira par leur passer.


PS : A propos de glandouillage sur internet, François-Xavier Farine a eu la gentillesse de poster un petit texte de moi sur son POEBZINE.