11/05/2014
WTC
Tu sais,
moi je suis comme les tours jumelles.
Je tombe, j'entraîne tout avec moi.
Tu changeras de visage.
Tu revendras ta bienveillance sur Ebay.
Tu regarderas mes barbus avec suspicion.
Tu mettras la pâtée à mes Afghans.
Tu envahiras mon Irak.
Et tu renommeras mes patates.
08:35 Publié dans Gueules de bois | Tags : world trade center, irak, afghanistan, sur la dépression nerveuse, barbus, freedom fries | Lien permanent | Commentaires (0)
08/05/2014
Paco
Les synapses de Francisco Sanchez Gomez sont des êtres vivants.
Je le dis, parce que je n'ai vu figurer cette information dans aucune nécro.
Et pourtant c'est évident. Je le sais depuis longtemps. Depuis que j'ai l'âge de jouer No woman no cry à la guitare. Et j'ai remarqué ça sans être un aficionado du flamenco, ni même un mec que le flamenco intéresse plus d'une heure par an.
Vous me direz : cet homme a révolutionné le flamenco avant l'âge de vingt ans. Vous ajouterez : seulement on s'en fout, du flamenco. Et je serai bien de votre avis.
Mais on ne se fout pas des synapses de Francisco Sanchez Gomez.
Les synapses de Francisco Sanchez Gomez ont une histoire. Les synapses de Francisco Sanchez Gomez ont leur sensibilité. Les synapses de Francisco - et puis merde - Paco de Lucia ont, elle aussi, leur dignité d'être n'ayant pas demandé à vivre, et essayant d'exister en détruisant le moins possible autour d'elles.
Je parle des synapses à mains. Des synapses à guitaristes, de ces synapses qui président aux gammes chromatiques et aux modes espagnols.
Il fallait douze heures de travail par jour à Paco rien que pour garder le niveau, disait-on. Douze heures par jour pour que ça soit facile. Et spontané. Et naturel. Ou tout ce qu'on voudra. Duende.
Des synapses d'une sensibilité pareille ne se mènent pas au fouet. Il fallait du doigté, du tact et une patience infinie. Elles devaient connaître les tourments des génies, la peur de l'incompréhension, le trac, la terreur de décevoir après avoir été au sommet, peut-être des caprices de diva.
Maintenant qu'il est mort, qui va leur apporter cette tendresse d'apiculteur ?
Y a-t-il dans les espaces intermédiaires un service de retraitement des synapses guettant l'éclosion des guitaristes prodiges ?
Y a-t-il une métempsychose pour les transmetteurs neuronaux ?
21:33 Publié dans Musique | Tags : francisco sanchez gomez, paco de lucia, synapses, transmetteurs neuronaux, flamenco, guitare | Lien permanent | Commentaires (0)
04/05/2014
Donne tout
Déferle-moi noie-moi enfouis-moi des Afghans soumets-moi la Crimée à référendum mange-moi des termites analyse-moi macroéconomiquement discute-moi tes compétences supranationales alerte-moi sur les dangers climatiques fête-moi le travail fête-moi la journée de la femme fête-moi la santé fête-moi un coureur F1 mort canonise-moi deux papes délimite-moi comme zone sans gros relous comme moi triomphe-moi la droite aux européennes mange-moi sur la tête enterre-moi plante des géraniums dessus mange mon pain baise mon chat ou le contraire à ta guise annonce-moi avec regrets que mon profil n'est pas compatible aime-moi comme tu peux explique-moi à ton psy après suis-moi la finale Rennes-Guingamp menace-moi la Russie de sanctions trouve-moi un air de famille avec les deux éléphantes du parc tâte-moi le pouls avec des gants ignifugés invite-moi d'honneur au festival de Cannes classe-moi parmi les espèces en voie de disparition fais-moi une tentative de reproduction en captivité abaisse-moi l'espérance de vie sors-moi de tes statistiques sur les demandeurs d'emploi déclasse-moi sous les auspices de la voie lactée joue-moi la vierge effarouchée sur l'échiquier géopolitique transperce-moi de sarcasme joue-moi à la roulette mets-moi dans les décimales à quantité négligeable oublie-moi sur la liste de mariage bats-moi comme un tapis avec un ustensile prévu à cet effet juge-moi raille-moi flagelle-moi tue-moi si ça rentre dans ton emploi du temps oublie-moi si vraiment ça rouille en ce moment abandonne-moi sur le parvis des église vide-moi des centre-villes à coups d'arrêtés municipaux MAIS PAR PITIÉ laisse-moi dormir une heure de plus.
21:07 Publié dans fins de séries | Tags : crimée, papes, ayrton senna, dormir, éléphantes tuberculeuses | Lien permanent | Commentaires (0)