27/11/2018
Esprit Poupou
Cher monde cruel,
Le Prix Eugène Dabit du roman Populiste 2018 a été décerné à Estelle-Sarah Bulle pour son roman Là où les chiens aboient par la queue.
Félicitations à elle.
C'est l'occasion de constater qu'encore une fois, l'esprit de Raymond Poulidor est en moi, comme un loa protecteur - l'occasion aussi de rappeler :
Que mon roman La Rude de la soif, en 2008, avait fait 2è au Prix du 1er roman Léopold Sedar Senghor -
comme Poupou au Tour de France 1964 ;
que mon recueil de poésies D'Origine, en 2015, avait fait 2è au prix René Leynaud -
comme Poupou au Tour de France 1974 ;
que mon recueil de poésies De gras et de nerf, en 2018, a fait 3è au prix René Leynaud -
comme Poupou au Tour de France 1976 ;
et maintenant c'est mon roman Fast-food qui dévisse dans l'étape de montagne.
Et qui oublie carrément un tour, comme Poupou à Monaco en 1964.
C'est la vie.
Je remercie chaleureusement mes entraîneurs et mes sponsors.
Je suis en vie.
Je n'ai pas dit mon dernier mot.
Poupou non plus.
17:50 Publié dans Livre, Publications | Tags : prix littéraires, fast food, raymond poulidor | Lien permanent | Commentaires (5)
09/11/2014
Pour une débénabarisation du quotidien 4
26) D'où, le pouvoir de dérision ? De quel Pierre tu parles, mec ? Quelles prières tu raques, de quelles bières tu rêves pour le jour où il faudra retourner toute la Belgique pour le mettre en terre ?
27) Pierre à pierre, bière à bière, ils ont construit une ville, eux.
28) Eh ouais, on peut critiquer tant qu'on veut, eux au moins ils l'ont fait.
29) Pierre à pierre, bière à bière. Avec ce type qui s'en va les mains dans les poches, hâte mais fluidité, la tête engoncée dans la capuche.
30) Avec ses bruits de boîtes en métal vide son odeur de peinture. On ne voit pas son visage mais il a autant de chances que les autres d'être le Sauveur.
31) Qu'est-ce qui est dessiné ?
32) On ne voit pas bien.
33) Soit c'est un cœur, soit c'est une bite, quelque chose comme ça.
34) Et qu'est-ce qu'il y a d'écrit dessus ?
35) la VIE cé pour lé pédé du cu
36) Qu'est-ce que vous voulez que je réponde à ça ?
37) est-ce le cul de la tête
ou est-ce la tête du cul
où est le pouvoir ?
38) Retour en arrière. Frigo qui geint, cafetière. Cendriers pleins. Pots de yaourts vides et vaisselle à garder pour les siècles des siècles, amen. Par-dessus un jour terne. Et la chose à faire, la seule, qui t'échappe à nouveau. Pas de camion-poubelle avant demain matin. Derrière un nuage le soleil a l'air presque surpris d'avoir été convoqué.
39) Ils appellent ça novembre. J'appelle ça des bombes qui se perdent et des épopées en gestation.
40) Par-dessus le marché la radio qui insinue que les prix littéraires ont été attribués à des romans sur la dernière guerre. Sur la dernière grande. Sur la dernière labellisée sur le plan du bien et du mal.
41) Les prix littéraires ont été attribués et ils ne croient toujours pas à la possibilité de l'épopée dans ma cafetière.
42) Pourquoi as-tu allumé la radio, mon amour ?
43) Retour. Travelling. Plongée. Zoom. Le mur tagué en face de moi.
44) Ils ont fait une ville. Ils ont au moins fait ça, eux.
45) Ne pas oublier qu'ils respectaient encore la bonne vieille tradition de noyer un ouvrier dans le béton.
07:00 | Tags : débénabarisation du quotidien, emanuel campo, camion poubelles, novembre, prix littéraires, épopées | Lien permanent | Commentaires (2)