12/12/2013
Chatterton
Dans la vie à partir de maintenant ça sera comme ça, gamin :
Un poème, un carton, un poème, un carton, un poème...
Et à partir de maintenant je te préviens,
Je vais me mettre à te raconter mes guerres.
Tiens, passe-moi la lampe.
Comment, c'est ça que tu appelles emballer ?
Allons, passe-moi le journal, je vais te montrer.
Pis tu prendras ce que tu voudras, tu porteras le reste chez Cash Converters,
Et si c'est pas assez bon pour eux y a Emmaüs juste en face,
Ou, au pire, l'enfer de la Bibliothèque nationale...
Enfin tu verras.
C'est toi qui verras.
Tu feras ce que tu voudras.
Moi, non, ça me gênait pas que mon vieux ait fait ni les tranchées ni Dien Ben Phu ni 68.
Il me reste juste à retrouver le gendarme qui l'a giflé en 83.
Je lui fais le coup de l'accident de voiture,
Et ce sera tout bon pour moi.
On y bouchera 2-3 trous ils n'y verront que du feu à l'état des lieux.
Après, tu feras ce que tu voudras.
Enfin, tu verras.
Tiens, passe-moi le chatterton.
09:57 Publié dans Bouts de peau | Tags : chatterton, emballer, déménagement, dien ben phu, 68, tranchées, gendarme, cash converters, emmaüs, bnf | Lien permanent | Commentaires (0)