19/08/2016
La France coupée en deux
chez moi on appelle ça une pluie d'étoiles filantes
ici on dit une chocolatine
chez moi on appelle ça une gueule de bois au réveil
ici on dit une chocolatine
chez moi on appelle ça un vieux en slip qui se caresse
ici on dit une chocolatine
chez moi on appelle ça une trace de frein
ici on dit une chocolatine
chez moi on appelle ça un parasite du cuir chevelu
ici on dit une chocolatine
chez moi on appelle ça une double-anale
ici on dit une chocolatine
chez moi on appelle ça un amour destructeur
ici on dit une chocolatine
chez moi on appelle ça la pire année pour la France depuis 62
ici on dit une chocolatine
chez moi on appelle ça un cancer généralisé
ici on dit une chocolatine
chez moi on appelle ça tu feras mieux la prochaine fois
ici
on dit
une chocolatine.
11:01 Publié dans fins de séries | Tags : amour, sud-ouest, chocolatine | Lien permanent | Commentaires (0)
12/08/2016
Animal
Animal
avec tout son attirail d'hormones
et humain
par la tache de gras sur son pull
amoureux
par le matériel électoral qu'il tient contre lui
cajoleur
mais pas qu'il pense le dire un jour
mal parti
(un truc que secrète son cuir chevelu)
en copeaux
(le pull, toujours)
humain
on ne lèche point les copeaux sur un pull
mais vicelard
on peut s'essuyer dans les yeux des préposées en traversant le hall
archi-nul en karma
on n'attrape pas des agents du patrimoine avec une odeur pareille
malvenu
(mais là il en rajoute un peu)
ouvrant ses canettes dans le silence d'avant les partiels
interdit ? —
voilà qui serait une idée constructive
exister ? —
pour lui une sacrée perte de temps
mais il le fait
ne serait-ce que par bienséance
merci
de le reconnaître.
06:42 Publié dans Bouts de peau | Tags : animal, humain, on n'attrappe pas des agents du patrimoine | Lien permanent | Commentaires (0)
10/08/2016
En matant la tortue de Madagascar
en matant la tortue de Madagascar
j'ai compris qu'il n'y a qu'une chose qui soit impossible dans une maison avec piscine : moi
le ciel — plutôt dans les bleus, merci
le chlore — ça pique mais ça va
le barbecue —
le rosé —
le covoit dans les jambes qui fourmille dans le grésillement des chipos —
la bedaine fera son chemin, ça va
en matant la tortue de Madagascar
j'ai compris qu'il n'y avait pas vraiment
de quoi s'en faire
quand on est une tortue de Madagascar —
en 42 elle a bouffé une feuille de salade
en 58 elle s'est enterrée dès le mois d'octobre
en 62 elle s'est relogée elle-même dans sa carapace
et depuis elle
bouffe un radis de temps en temps
et pour le reste
ne voit pas bien de quoi on parle
(ni la nouvelle chanson française
ni les grosses chaleurs
ni les attentats...)
de toute façon elle vous encule
elle a deux cent millions d'années en tant qu'espèce
et
ce n'est pas une question de valeurs républicaines
ni même de préservation de votre capital solaire :
Madagascar c'est
loin une vie c'est
long
et ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'avenir et pas l'ombre d'un mâle à des milliers de kilomètres qu'il faut s'empêcher de
pondre.
07:00 Publié dans fins de séries | Tags : tortue de madagascar, histoire, une des plus vieilles espèces du monde | Lien permanent | Commentaires (0)