10/08/2016
En matant la tortue de Madagascar
en matant la tortue de Madagascar
j'ai compris qu'il n'y a qu'une chose qui soit impossible dans une maison avec piscine : moi
le ciel — plutôt dans les bleus, merci
le chlore — ça pique mais ça va
le barbecue —
le rosé —
le covoit dans les jambes qui fourmille dans le grésillement des chipos —
la bedaine fera son chemin, ça va
en matant la tortue de Madagascar
j'ai compris qu'il n'y avait pas vraiment
de quoi s'en faire
quand on est une tortue de Madagascar —
en 42 elle a bouffé une feuille de salade
en 58 elle s'est enterrée dès le mois d'octobre
en 62 elle s'est relogée elle-même dans sa carapace
et depuis elle
bouffe un radis de temps en temps
et pour le reste
ne voit pas bien de quoi on parle
(ni la nouvelle chanson française
ni les grosses chaleurs
ni les attentats...)
de toute façon elle vous encule
elle a deux cent millions d'années en tant qu'espèce
et
ce n'est pas une question de valeurs républicaines
ni même de préservation de votre capital solaire :
Madagascar c'est
loin une vie c'est
long
et ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'avenir et pas l'ombre d'un mâle à des milliers de kilomètres qu'il faut s'empêcher de
pondre.
07:00 Publié dans fins de séries | Tags : tortue de madagascar, histoire, une des plus vieilles espèces du monde | Lien permanent | Commentaires (0)