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17/12/2012

Pendant les travaux...

Excuses en pack familial à ceux qui ont remarqué mon absence de ces derniers jours : j'étais en train de me chercher une esthétique pour le siècle à venir.

J'en ai encore des courbatures. Je peux à peine bouger le bout des doigts, mais ça suffit pour me pratiquer une ablation de toutes les excuses possibles concernant l'écriture.

Ah, l'écriture, sacrée écriture. Des fois, elle me fout des coups de pieds pendant mon sommeil, prend toute la place, s'annexe la couverture par décret et sans aucune consultations des acteurs locaux, et quand j'ai roulé au bas du lit, hébété, cligontant des yeux, elle a ce sourire cruel.

- Eh, tu es content de toi ? Tu te trouves postcontemporain, là, par terre, à chialer comme une poupée made in China ? Hahahahahaha (césure) hahahahahaha !...

Le rire en alexandrins, c'est pour me faire bien sentir combien c'est facile, pour elle, qu'un PROJET, un vrai, un générationnel, elle en ferait un chaque matin après cafetière-cendrier, si elle s'en donnait la peine, pendant que j'en serais, moi, encore à me limer les adverbes sur ma pauvre petite prose fast-food... 

Malgré ces tentatives d'intimidation, et pour garder le moral, voici les images de ma première tentative comme acteur muet, dans le clip des excellents Queers of Montesquieu (voir le lien ci-contre) :

xvnv5n_queers-of-montesquieu-radio-edit_music#.UM7lmW-zKSo

15/12/2012

Après le mot fin (complément à La Belle au bois dormant)

gisants.jpg

 

six cents ans de sommeil

n'étaient pas de trop 

pour rattraper mon éternité d'insomnies d'avant toi

mon amour

mais

qui nous dira

si la dame araignée

qui a si patiemment tissé notre alcôve 

ne nous aurait pas

chié dessus

pendant qu'on dormait

14/12/2012

Eboueur

éboueurs.jpg

je ne citerai pas de noms

mais c'était une époque extraordinaire

le bonheur était vendu en sachets dans les stations-services

et la langue se débitait au kilooctet

on pouvait s'en procurer à n'importe quelle heure

la mâcher autant qu'on voulait

la digérer

et la renvoyer par la fibre optique prévue à cet effet

à l'époque

j'aimais bien travailler

dans un abattoir

puis dans une usine agroalimentaire

puis dans un fast-food

je ne voyais plus des hommes et des femmes

mais des tubes digestifs parlants

à ceux qui me plaisaient je mettais

double-mayonnaise et triple bacon 

ma façon à moi de dire je vous aime


j'aurais aimé être aussi éboueur

mais ça ne s'est jamais fait