20/11/2012
Manger
je mange ce qui sort de moi-même
je mange mon semblable
je mange mes intervalles de temps entre mon lever et mon coucher
je mange ma vie sans modération
je mange tout ce qui est à ma portée
et tout ce qui m'est garanti par la constitution
je mange
la propriété
je mange
le temps libre
je mange
les cinq fruits et légumes spirituels
je mange
Dieu
j'y mets beaucoup de sérieux
mais parfois je me sens paresseux et je reste devant la télé
à manger
de moi, je mange les parties qui voudraient s'extraire de la masse
pour inspirer confiance il faut un gros estomac
et la confiance est ce qui fait tourner les marchés
une fois peut-être mon estomac m'a trahi
mais alors j'étais jeune et sans cholestérol
j'aime à me le rappeler parfois
soupçon d'amertume
raffinement suprême d'une sauce :
un coup de gueule,
tous pourris !
pour la forme.
Un peu de faisandage.
Pour la tendresse.
Ah ! intransigeance des maigres —
eux aussi, je les mange —
J'aime, car j'aime tout ce que je ne comprends pas
leur saveur
leur secret de préparation
leur peur de mourir idiots
ou de mourir enchaînés
ou de mourir
08:36 Publié dans Bouts de peau | Tags : manger, viande | Lien permanent | Commentaires (0)
14/11/2012
Migrant
[...]
il y a trop de ses doigts sur toutes les scènes de crime
c'est incompréhensible
on dirait que ce type est partout à la fois
empreintes
chemins empruntés
et soigneusement remis en place
normal
c'est lui qui a construit cette ville
c'est sa sueur
après flots de votre salive
les belles maisons
les centres culturels
et les infrastructures
[...]
Le dix-huitième cabaret poétique au Périscope ce dimanche 18 novembre, en partenariat avec la CIMADE, aura pour thème le migrant. J'y serai, et j'aurai une guitare. Au plaisir de vous y voir.
09:08 Publié dans Bouts de peau | Tags : cabaret poétique, cimade, migrant | Lien permanent | Commentaires (0)
13/11/2012
Cabaret poétique ce dimanche
Je suis un reliquat de richesses non atteintes
d'Amérique fantasmées de retours à peine rêvés
quarante ans avant ma naissance je souillais déjà des lits de camps
avec de l'espoir bien gluant
dans des baraques de travailleurs
et alors
y en a bien qui héritent d'empires financiers
moi j'ai l'empire fini
l'empire
d'en chier
[...]
Le dix-huitième cabaret poétique au Périscope ce dimanche 18 novembre, en partenariat avec la CIMADE, aura pour thème le migrant. J'y serai, et j'aurai une guitare. Au plaisir de vous y voir.
10:19 Publié dans Gueuloir | Tags : cabaret poétique, périscope, cimade, laurence loutre-barbier, samantha barendson, paola pigani, thomas pourchayre, frédérick houdaer | Lien permanent | Commentaires (0)