14/10/2019
Borborygme live at the Balançoire (parce qu'il n'y a toujours pas que le GTP dans la vie)
Cher monde cruel,
Comme promis, nouvelle plongée dans l'aventure contemporaine. Mot de passe : Ikea. Sentiment : amour. Placement de produit : Kleenex.
Et toujours à la Balançoire, toujours avec le grand Paco Girerd, toujours extrait du recueil De Gras et de nerf.
Eh ouais.
06:00 Publié dans Gueuloir, Livre | Tags : paco girerd, viande, lecture de poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
12/03/2013
Théorie des viandes
plus tard
beaucoup plus tard
les critiques diront que ce que j'ai essayé de faire
c'était une littérature en vraie viande
une poésie qui se débite qui se faisande et se conditionne
et qui porte en elle-même sa date de péremption
ils évoqueront les nombreux scandales sanitaires qui souillèrent la réputation de l'industrie agroalimentaire en ces temps-là
et formuleront des hypothèses sur une star de la chanson
et la robe en viande crue qu'elle arbora à une remise des prix oubliée
et
bien sûr
ils auront raison
bien plus raison que moi et mes postillons quand j'essayais de vous la passer en force
mais
que feront-ils de toi
et de moi
parmi tous ces nerfs
15:57 Publié dans Bouts de peau | Tags : critique, viande, poésie, lady ga ga | Lien permanent | Commentaires (0)
20/11/2012
Manger
je mange ce qui sort de moi-même
je mange mon semblable
je mange mes intervalles de temps entre mon lever et mon coucher
je mange ma vie sans modération
je mange tout ce qui est à ma portée
et tout ce qui m'est garanti par la constitution
je mange
la propriété
je mange
le temps libre
je mange
les cinq fruits et légumes spirituels
je mange
Dieu
j'y mets beaucoup de sérieux
mais parfois je me sens paresseux et je reste devant la télé
à manger
de moi, je mange les parties qui voudraient s'extraire de la masse
pour inspirer confiance il faut un gros estomac
et la confiance est ce qui fait tourner les marchés
une fois peut-être mon estomac m'a trahi
mais alors j'étais jeune et sans cholestérol
j'aime à me le rappeler parfois
soupçon d'amertume
raffinement suprême d'une sauce :
un coup de gueule,
tous pourris !
pour la forme.
Un peu de faisandage.
Pour la tendresse.
Ah ! intransigeance des maigres —
eux aussi, je les mange —
J'aime, car j'aime tout ce que je ne comprends pas
leur saveur
leur secret de préparation
leur peur de mourir idiots
ou de mourir enchaînés
ou de mourir
08:36 Publié dans Bouts de peau | Tags : manger, viande | Lien permanent | Commentaires (0)