02/07/2015
Improvisation sur Morrison Hôtel
je veux bien que tu viennes seule
je veux bien que tu me dises ce que tu penses de ma petite chanson
la voix les paroles le grain la tessiture le placement rythmique
la mélodie - ça, tu sais déjà où je me la carre
c'est pas ça qui nous fera éclater dans le soleil
d'ailleurs un soleil déchiqueté c'est quoi exactement
une sorte de salade façon Big Mac en lumière pure
une Méditerranée qui se fait chier en vaguelettes gréco-latines
ou juste
ce que je vois du monde à travers tes cheveux
dénoués
?
07:00 Publié dans Bouts de peau, Musique | Tags : impro, the doors, soleil, chanson, big mac, méditerranée, waiting for the sun | Lien permanent | Commentaires (0)
22/06/2014
Pour saluer le retour de l'été...
Je t'emmerde, soleil. Tu peux me cracher à la gueule tous les marteaux que tu voudras, tu me la fais pas, à moi.
Quinze milliards d'années. Que tu nous la fais avec les mêmes ficelles.
Oh, pour l'ostentatoire, tu sais y faire. Te traîner, paresser et flâner jusqu'à onze heures du mat, tu t'y connais. Tu prends ton temps, tu grignotes encore un bout de short aux jambes des filles - au moins trois centimètres depuis l'année dernière, si ne me trompe pas - , tu fais ton numéro, ta grosse gueule brûlante et tes bruits de salle de bains, et puis quoi.
Tu deviens prévisible.
Je t'emmerde, toi et tes flammes. Toi et ta susceptibilité. Toi et tes carnages dans les maisons de retraite. Toi et ta symbolique guillotinesque de néant. Et tes ventes record de brumisateurs.
Je t'emmerde, et je te laisse ta putain de photosynthèse, tes brûlures saisonnière, ta soif.
Devait être ton chef d'oeuvre, la soif. Ça t'irait bien, ça une clientèle captive.
Eh bien, pour ta gouverne, je l'emmerde, ta soif. Je m'en passerai pour cet été.
Tu sais quoi ?
J'ai emporté la mienne.
Je l'avais en naissant.
23:22 | Tags : soleil, été, photosynthèse, soif | Lien permanent | Commentaires (1)
22/09/2013
La somme
tout ce que tu fais
tout ce que tu fais pour décoller tes paupières
tout ce que tu fais pour impressionner les collègues
les mots que tu tais pour ne pas paraître anormal aux passants
les vêtements pour avoir l'air d'avoir vraiment deux bras et deux jambes
les rideaux pour transformer les voisins en hypothèse spécieuse
et tout ce que tu fermes pour que le soleil la mort la longévité des galaxies ne soient qu'un infime éblouissement dans le bruit de la circulation
tout
les bouquins
la musique et le manuel de musculation
la douche le comptoir et le brouhaha enfumé
la peau le musc les cheveux avalant le visage
et la cafetière qui filtre plutôt bien les cachets d'aspirine
tout
la vibration que tu cherches sous tes pieds
le tremblement de terre qui n'arrive pas
le mot juste qui tombera au bon moment
et le bateau qui finira par exister
tout ce que tu fais pour la beauté des cicatrices
tout ce que tu fais pour éviter l'ennui
tout ce que tu fais pour sentir tout le nerf dans l'étendue d'une seconde
tout ce que tu fais pour oublier ton besoin d'inaction
tout
vraiment tout
22:50 Publié dans Gueules de bois | Tags : tout ce que tu fais, voisins, passants, soleil, mort, galaxie, aspirine, ennui | Lien permanent | Commentaires (1)