18/10/2017
On sait jamais trop quoi dire dans ces circonstances
j'me joins à ta douleur
j'me joins à ta douleur
ça fait vingt-et-un an que
j'me joins à ta douleur
ça a fini par
entraîner des résultats
tu vois
on a beau dire
les choses arrivent
bon là
on est à la fois
contents
et pas contents
généralement j'aime beaucoup ces moments-là
ça t'a une solennité dans le définitif
qui fait comme une parenthèse au quotidien
mais là
ils se sont mis à beaucoup
l'année dernière c'était la barbe
il y a deux ans c'était les tatouages
l'année d'encore avant
c'était les lunettes à monture d'écaille
OK OK
je ne vais pas critiquer
attention quand même à ce que ça devienne pas comme
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09:02 Publié dans fins de séries | Tags : la saison des morts, parenthèse dans le quotidien, le dernier truc à la mode | Lien permanent | Commentaires (0)
12/10/2017
LE DOUZE OCTOBRE EST LA DATE D'ANNIVERSAIRE DU TYPE QUI M'A APPRIS À FUMER DES JOINTS ET À JOUER DE LA GUITARE, ÇA ME SEMBLAIT ASSEZ IMPORTANT POUR VOUS EN FAIRE PART
gloire au gosse perturbé celui qui à douze ans nous apprit à
fumer
et à jouer Come as you are à la guitare
pour avaler il fallait
accomplir ce simulacre de suffocation
imagine qu'on te prend en flag — HHHHHHHH !... Y a papa !
pour pas vomir il fallait avoir les couilles
mais t'inquiète pas les couilles c'est le temps c'est l'habitude
cet été-là
fut aussi celui où on s'est battu à mort pour une histoire de Megadrive
gloire aux papas Front National maravant les mamans communistes
gloire et sang et poudre et pus
aux frigos vides qui dévident les caïds en devenir chez les fils de notables
pour y trouver ce qu'ils croient être de la stabilité
fumer
monter sur les toits
faire le mur et mettre un traversin sous le drap
autant de trucs à honorer les Spartiates et leurs rites de passage
— les rites c'était lui, les mots comme Spartiates, c'était moi —
mais quand je voulais bien arrêter de ramener ma science une demi-heure
on allait aux HLM
il m'introduisait à l'aristocratie
il y avait là tous les habitués du conseil de discipline
et même des filles — des vraies, des sans surpoids qui se foutaient d'être vétérinaires
j'en étais conscient
il lui fallait un gros à lunettes pour faire rebondir ses vannes
mais
des avortons bancroches dans mon genre il y en avait plein
mais c'est moi qu'il avait choisi
quelle qu'en ait pu être
la raison
11/10/2017
RIP Jean Aussanaire
Il y a quelques mois, j'ai pris un pied monumental à lire avec une partie de l'Arfi (Association à la recherche d'un folklore imaginaire).
Le type qui joue du sax soprano tout à gauche, aux côtés de Christian Rollet (batterie) et de Guy Villerd (sax baryton), s'appelait Jean Aussanaire. Il est mort subitement en septembre.
J'ai beau ne l'avoir rencontré qu'une ou deux fois, il m'a laissé le souvenir d'un gars extrêmement sympathique, ouvert, généreux. Et qui savait écouter, et qui savait souffler.
J'ai la preuve de ce que j'avance : notre prestation est écoutable ici.
Le festival Éclats d'Arfi a lieu ce week-end au Théâtre Comédie Odéon de Lyon. La soirée de vendredi est dédiée à sa mémoire.
Tous les renseignements ici.
13:02 Publié dans fins de séries, Gueules de bois, Musique | Tags : éclats d'arfi, nécrologie, jean aussanaire | Lien permanent | Commentaires (0)