Tentative de poème du 28 août - atome

 

L'homme regarde le climatiseur qui regarde l'homme.

Il se dit (lui ou un autre) que c'est une bien belle invention que ce réseau de circuits et de fils qui puise, puise l'énergie qui casse, casse la pierre magique qui extrait, extrait l'atome qui crache, crache la vapeur et qui jaillit, jaillit vers le ciel azuré et qui chauffe et qui chauffe et qui chauffe et qui chauffe et qui chauffe.

Ainsi par l'esprit piquant du paradoxe ce qui apporte le soulagement contribue à la longue maladie...

Il a lu sur Tchernobyl. Pas trop sur Fukushima.

Il n'a jamais été vraiment à l'aise avec la culture japonaise.

 

Électrodes

je voudrais

qu'on

prenne deux minutes et qu'on m'installe quelques électrodes pendant que je fais ça

je le dis par pur intérêt scientifique

attendu que chez l'

homo sapiens au repos le fonctionnement du cerveau requiert 27% des calories consommées

quand c'est (à titre d'exemple) seulement chez 8% chez pan troglodytes (... oui mon amour... six millions d'années... je t'écris bientôt...)

je voudrais qu'on prenne deux minutes qu'on m'installe quelques électrodes et qu'on calcule combien je brûle pendant que je fais ça pendant que je fais ça en écoutant de la musique pendant que je fais ça en écoutant des compilations de tambours de cérémonies copiées illégalement à la bibliothèque

je voudrais qu'on fasse le point qu'on fasse et refasse l'expérience et qu'on me confirme ses conclusions chiffres à la clé - combien j'ai perdu de tour de taille pendant la manœuvre - combien j'ai perdu de tour de tête et de poitrine - combien ça a coûté à la société des blattes et des rongeurs sauvages

attendu que ce n'est ni le silex ni la bombe atomique...

ni les désherbants industriels qui ont fait la fin du monde comme on la connaît aujourd'hui

mais la capacité cognitive et communicationnelle propre à mon espèce

à écrire

ce poème

 

Expérimental

à la longue, il avait fini par comprendre que tout ce qu'il faisait était forcément, d'une façon ou d'une autre, expérimental.

n'avait jamais, si on compte bien, rien fait d'original : expérimentation de la banalité.

sur sa propre peau.

même coït pour même vendredi soir devant une pile de flyers de pizzas à livrer :

éthologie expérimentale dans la durée des us d'homo sapiens après que tout est foutu.

663è poème en vers libres avec SDF qui prohétise devant le PMU...

 

lasser tout le monde, et les copains avant tout, c'était à expérimenter aussi.

 

de même, il expérimentait l'obésité. le manque de sommeil. les pompes remises encore et encore. les amendes dans le bus. les éboulements de papiers administratifs. les remontées gastriques. les rétines à cramer jusque dans les chiottes du CSA. Hanouna.

 

...habiter poétiquement le monde...

 

tout ça avait déjà été fait, mais jamais exactement cette année-là, dans ce contexte-là, entre ses mains. à lui.

camarade, ça c'est BOF, vraiment, pas terrible pas terrible comme poème...

......

fier de vous annoncer. qu'il avait aussi expérimenté victorieusement la nullité.